Aujourd’hui,Radiopeloton fait un retour sur le cyclisme féminin avec … Mathilde Pereira ! Ancienne cycliste, Mathilde Pereira, 24 ans revient sur son expérience vélocipédique. 1,2,3… Partez !
Radiopeloton : Mathilde, comment êtes vous venue au cyclisme en compétition ?
Mathilde Pereira : J’avais sept ans. Mon père m’apprenait à faire du vélo sans les petites roulettes et lorsque j’ai fini par dévaler une petite pente et traversé un terrain de foot, il m’a alors proposé d’intégrer une école de cyclisme. Je n’ai pas compris le principe de « compétition » tout de suite : à ma première course sous les couleurs de Puteaux (Hauts-de-Seine), c’était un cyclo-cross, un enfant est tombé, je me suis arrêtée pour l’aider à remonter sur son vélo avant de reprendre tranquillement la course (rires).
Radiopeloton : Qu’est ce qui vous a donné envie de poursuivre cette pratique ?
Mathilde Pereira : Quand j’étais enfant, c’était par amusement. Puis au fil des années, le goût de la compétition, le fait de repousser sans cesse ses limites, de s’améliorer… Et le contact humain, retrouver ses amis à chaque entraînement, aux courses, c’est un peu comme une petite famille.
Radiopeloton : Durant combien de temps et dans quels clubs ?
Mathilde Pereira : J’ai pratiqué le cyclisme pendant 10 ans : de 7 à 17 ans. J’ai commencé par le CSM Puteaux, puis l’AVS 95, l’OCVO, l’US Métro et enfin le CSM Epinay.
Radiopeloton : A quelle(s) discipline(s) avez-vous touché ?
Mathilde Pereira : Pendant l’école de cyclisme, j’ai pu toucher aux quatre disciplines habituelles : la route, le cyclocross, la vitesse et les jeux.Par la suite, j’ai continué à faire des courses sur route et du cyclo-cross en hiver.
Radiopeloton : Laquelle préfériez-vous ?
Mathilde Pereira : Je préférais le cyclo-cross pour ses particularités : des courses courtes mais intenses en pleines forêts. Je garde un souvenir particulièrement marquant des entraînements cyclocross que j’ai pu effectuer à l’OCVO avec Alain Le Bras.
Radiopeloton : Pourquoi avoir arrêté le vélo ?
Mathilde Pereira : J’ai arrêté le vélo en 2008 pour mes études. Il devenait de plus en plus difficile de conjuguer les deux et lorsque j’ai su que j’allais devoir partir à l’étranger, j’ai préféré arrêter. En quelle année ?
Radiopeloton : A l’heure actuelle quel est votre rapport avec le cyclisme ?
Mathilde Pereira : Le cyclisme, maintenant je le vis à travers mes amis. Je suis leurs aventures et carrières et c’est toujours avec grand plaisir que j’aime revenir sur les courses pour les soutenir et revoir les familles du vélo.
Radiopeloton : Quel regard portez-vous sur ce sport ?
Mathilde Pereira : Pour moi c’est un sport de passionnés qui est difficile, il faut s’entraîner pendant des heures autant quand il fait beau, que lorsqu’il pleut, vente ou neige. Mais il faut également veiller à l’alimentation et au sommeil donc beaucoup de contraintes au quotidien. Seuls les sportifs totalement dévoués peuvent espérer réussir à haut niveau.C’est également un sport qui apprend l’humilité et la cohésion du fait que cela soit un sport d’équipe qui mène un des coureurs à la victoire.
Radiopeloton : Quel est votre point de vue sur le cyclisme féminin ?
Mathilde Pereira : Le cyclisme féminin commence à être davantage médiatisé mais cela reste toujours moindre par rapport au cyclisme masculin. Je trouve cela regrettable surtout lorsque des coureurs comme Pauline Ferrand Prévot porte haut les couleurs de la France, en remportant de multiples titres mondiaux.Après la sous-médiatisation des femmes ne se limite pas uniquement au cyclisme mais à tous les sports féminins en général, donc on ne peut qu’applaudir les médias qui tentent d’inverser la tendance, comme le magazine « Les sportives », lancé en début du mois et 100 % dédié au sport féminin qui vient justement de mettre en couverture Pauline Ferrand Prévot.
Radiopeloton : Que vous a apporté le cyclisme au quotidien ?
Mathilde Pereira : Enormément de choses ! J’ai grandi avec le cyclisme, au rythme des entraînements et des compétitions. Ça m’a apporté de la discipline et de la force mentale, et en disant cela je repense à tous ces entraînements sous la pluie (rires).C’est vraiment un sport qui pousse à se dépasser. Cela m’a également apporté aussi bien le goût de la compétition que l’esprit d’équipe. Au final, je pense que ça m’a aidé à devenir plus forte et à développer des qualités qui me sont indispensables, aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle.
Radiopeloton : Vous verra-t-on un jour de nouveau sur le vélo en compétition ?
Mathilde Pereira : La grande question ! (rires) Mon père garde toujours mon vélo prêt dans la maison familiale, au cas où… Et c’est vrai que je garde toujours un peu de nostalgie de ces dix ans de cyclisme. Maintenant, ma vie actuelle fait qu’il y’a quand même plus de chance de me croiser dans une salle de sport.
Photo : DR.