Adrien Guillonnet en bleu-blanc-rouge samedi après-midi à l’issu du championnat de France amateurs de Vesoul (Haute-Saône)? L’hypothèse n’est pas farfelue tant le coureur essonnien licencié au SCO Dijon est actuellement en grande condition. A 22 ans, tout est possible pour le coureur formé à l’AS Marcoussis.
Radiopeloton : Pouvez-vous nous raconter votre parcours sportif ?
Adrien Guillonnet : Depuis tout jeune, j’ai toujours pas mal bougé, couru un peu partout et pédalé énormément aussi. Après avoir commencé par le foot à l’école élémentaire, puis l’athlétisme dans les années collège, j’ai pris une licence au début du lycée, en cadet 2, dans le club de ma ville l’AS Marcoussis.Je connaissais un peu le monde pro, mais finalement je ne savais pas vraiment comment fonctionnait le monde amateur, personne n’étant du milieu du vélo dans mon entourage. Il se trouve que je suis tombé dans un bon petit club, vu que cette année-là Marcoussis montait une équipe DN2. Cependant j’étais le seul cadet, j’ai donc découvert les courses seul tout au long de l’année, mais bien soutenu par la famille Gustave (les dirigeants).En junior, j’ai continué à progresser et le DS-entraineur de la DN2 Didier Lemoine a commencé à m’entraîner et me suis sympathiquement depuis. Malheureusement à la fin de mon année J1, ne pouvant pas subvenir aux demandes financières de la FFC, le club dû arrêter la DN, puis finalement toute son activité l’année suivante. Bien que nous n’étions plus que 4 ou 5 coureurs dans la totalité du club, j’ai effectué mon année J2 au club.J’ai rejoint le VC Toucy en Espoir, d’abord en 2ème caté pour poursuivre ma progression « tranquillement », puis dans l’équipe DN2. Depuis cette saison, je suis licencié au SCO Dijon.
Radiopeloton : Que retenez-vous de vos années à l’AS Marcoussis ?
Adrien Guillonnet : Pleins de bons souvenirs. Avec un peu de recul, j’ai quand même eu de la chance qu’il y ait un club dans ma ville et qu’il soit en plus d’un niveau très intéressant. Je ne pense pas que les Gustave aient vu beaucoup de jeunes frapper à leur porte au forum des associations, puis poursuivre une petite « carrière » par la suite !L’expérience d’une belle petite équipe junior, quand j’étais J1, avec notamment des coureurs tels que Florian Delagneau et Alliaume Leblond, et les courses qui vont avec. J’ai d’ailleurs côtoyé ce dernier plus tard sur les courses en Elite, et cette année au SCO Dijon.Ensuite quelques moments sympas, comme des podiums au championnat d’Essonne organisés sur le circuit de l’Escargot à Marcoussis, en cadet et junior. Les belles courses que j’ai pu faire sous le maillot de la sélection Essonne en J2, comme ma victoire en haut de Maule sur l’étape en ligne du Tour des Yvelines, mais aussi des fédérales juniors.Et puis les rencontres sympathiques de la famille Gustave, de mon entraîneur et de certains coureurs du club, régionaux ou élites, qui m’ont permis de progresser.
Enfin, avec le regard actuel, pouvoir faire des courses à proximité immédiate de la maison !
Radiopeloton : En tant que francilien auriez-vous aimer rester dans la région ?
Adrien Guillonnet : De prime abord j’aurais peut-être préféré rester dans un club d’une région que je connaissais. J’aurais bien aimé évidemment rester au club de Marcoussis, mais malheureusement comme énoncé plus haut, le club a cessé son activité. J’avais effectué une bonne année J2 et j’avais déjà les points pour être en 1ère caté, je cherchais donc un club DN pour continuer ma progression (tout en commençant en Espoir en 2ème caté). Il n’y en avait vraiment pas beaucoup à l’époque en IDF. J’ai donc regardé aux alentours, et le VC Toucy m’est apparu comme une bonne solution, club familial comme Marcoussis, pas trop éloigné de chez moi, au projet sportif intéressant. De plus, mon entraîneur connaissait très bien le club et le DS David Han. Le choix s’est donc fait.
Radiopeloton :Est-ce un regret ?
Adrien Guillonnet : Absolument pas. Dans l’équipe 2ème caté, j’ai appris à connaître des coureurs de talent tels que Jérémy Maison (néo-pro à la FDJ cette saison), Jérémy Cabot ou Aurélien Lionnet, et finalement on avait une bonne petite équipe. On a ensuite tous intégré l’équipe DN2, très bien tenue par David Han (aujourd’hui entraîneur à la FDJ), et continué à progresser. En même temps que nous, l’équipe a progressé également, notamment avec l’apport des frères Drujon en 2014 et de leur expérience. C’était vraiment super, le calendrier était très intéressant, constitué pour l’essentiel d’Elites et de manche DN2. On influait pleinement sur les différentes courses, le tout avec une très bonne ambiance. Il y a eu quelques changements en 2015, notamment le départ de Jérémy Maison et des Drujon, mais malgré le fait que nous ayons fait l’essentiel de la saison à 7 coureurs environ, l’équipe a gardé cette dynamique et cette ambiance.
Radiopeloton :Finalement vous avez passé un cap avec le VC Toucy…
Adrien Guillonnet :Oui, je dirais que j’ai continué ma progression assez constante chaque année depuis mes débuts. J’ai découvert les courses Elites, la manière de courir, en équipe notamment car finalement je n’avais pas eu tant d’expérience que cela jusqu’à présent. Les deux dernières années, j’ai pu pleinement peser sur les courses Elites, et au niveau Espoir, notamment les championnats de France Espoirs.
Radiopeloton : En quoi penses-tu avoir progressé depuis tes débuts en 1ère catégorie ?
Adrien Guillonnet : D’abord physiquement, avec l’âge, les entrainements, mais bien sûr l’enchainement des courses Elites qui font vite progresser. Dans la manière de courir collectivement aussi. Dans la connaissance des courses et dans la vision de la course également, comprendre un peu mieux comment les courses se déroulent, essayer de s’adapter au mieux aux différentes situations
Radiopeloton: Comment se passent vos premiers pas au SCO Dijon ?
Adrien Guillonnet :Ils se passent bien globalement. Je connaissais déjà une bonne partie des coureurs, les ayant côtoyé en course, et certains mêmes en sélection de Bourgogne lors du Challenge national et des Championnats de France Espoirs. De plus deux autres coureurs, Jérémy Cabot et Benjamin Pascual, arrivent de Toucy aussi. Le staff est également bon et à l’écoute.
Radiopeloton : Quels sont les changements que tu remarques par rapport à ta précédente équipe ?
Adrien Guillonnet : Je n’en note pas énormément. Principalement, la taille de la structure, avec des moyens plus importants, un nombre de licenciés bien plus grands, un staff plus grand et surtout bien plus de dirigeants, alors que Toucy est une structure beaucoup plus petite.Mais sur le vélo, rien de notable, mais ça je le savais. Pour moi, sportivement il n’y a pas de différences entre les meilleures DN2, dont on faisait parti à Toucy, et la plupart des DN1. La seule différence vient de la taille de l’effectif, quasi le double de l’an dernier, mais il faut dire qu’en 2015 c’était un peu particulier, différentes raisons ayant fait que l’on était vraiment peu nombreux au final.
Radiopeloton :Comment analysez-vous votre début de saison ?
Adrien Guillonnet : Une bonne entrée en matière en Ardèche mi-février, avec des parcours escarpés me convenant bien. Après j’ai plutôt eu des courses me convenant moins, notamment une belle série de course avec des bordures. Et surtout, j’ai été pas mal fatigué ces derniers temps par manque de sommeil, avec les cours à côté et ainsi le peu de temps qu’il me reste. Du coup cela se paye parfois cash en course musculairement, et avec un niveau homogène, cela devient encore plus compliqué de s’illustrer convenablement, du moins concernant le résultat final. J’ai réussi à ramener quelques petits points pour le club à Buxerolles, manche de coupe de France DN1 plate et peu intéressante, mais dont l’enjeu est important pour tous les clubs comme l’ensemble des manches de coupe de France, après n’avoir pas pu en marquer à Aix-en-Provence suite à une chute dans la dernière descente. J’ai enfin terminé deuxième du Tour du Beaujolais et remporté le titre de champion de Bourgogne-Franche Comté.
Radiopeloton : Le SCO Dijon, une étape pour rejoindre l’échelle supérieure ?
Adrien Guillonnet : Pas forcément, ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Toucy arrivait à la fin d’un cycle et Dijon représente une certaine continuité, avec un calendrier similaire qui me convient bien de manière générale et quelques courses supplémentaires bien intéressantes. Mais l’étage supérieur n’est pas une fin en soi pour moi, il faut bien dire que cela me fait de moins en moins rêver, comme le monde sportif professionnel en général d’ailleurs. Mais de toute manière, pour le moment la question ne se pose pas, je considèrerais un peu plus la question si l’opportunité se présente un jour.
Radiopeloton : Niveau scolaire où en êtes-vous maintenant ?
Adrien Guillonnet : Après avoir obtenu une licence de physique-mécanique à la faculté des sciences d’Orsay, j’ai pu intégrer l’INSA de Lyon en cours de cursus, une école d’ingénieur post-bac, qui a la particularité d’avoir une filière sport-étude. Cela me permet ainsi de suivre une partie des cours du cursus normal de mon département de spécialité, mais pas en totalité afin de garder un peu de temps pour l’entraînement et les nombreux déplacements chaque weekend à travers la France. Ce qui n’est vraiment pas de trop, car par moment je cours vraiment après le temps. En contrepartie, la scolarité dure une année supplémentaire pour pouvoir faire la totalité des cours du cursus. Donc normalement, il me reste encore un peu plus de deux années à effectuer.Au moins, cela permet de sillonner les routes de la région lyonnaise, qui sont sympathiques et un peu plus montagneuses que celles de l’IDF. Bien que le vent et la pollution y soient autant présents ! (sourires)
Propos recueillis par Loïc Manceau
Photo : SCODijon.fr