Cyrielle Bourguignon fait partie des féminines qui écument les cyclo-cross de la région parisienne durant l’intersaison ! Ancienne spécialiste d’aviron dans l’Orléanais, la sociétaire du Team Cycliste en Danseuse (Seine-et-Marne) ne démord pas d’ambitions pour 2025.
« Plus je fais de courses, plus je me sens à l’aise
Radio Peloton : Cyrielle, cela fait peu de temps que vous pratiquez le cyclisme en compétition…
Cyrielle Bourguignon : J’ai commencé le cyclisme en 2020, et j’en suis à ma troisième saison de compétition. J’ai fait une pause durant la saison 2022/2023 où je n’ai pas du tout couru car je suis partie huit mois en Amérique latine. A mon retour en avril 2023, j’ai repris l’entraînement puis la compétition en 2023/2024.
Radio Peloton : Vous avez une progression constante sur route …
Cyrielle Bourguignon : L’année dernière, j’ai travaillé afin d’améliorer mon endurance fondamentale, mon rythme cardiaque montait vite et haut, il fallait que je puisse travailler ce côté-là. Pour la route plus spécifiquement, je me suis entraînée sur des circuits comportant des côtes, notamment dans le coin de Saint Cyr- sur -Morin ou ça monte bien afin de m’améliorer. Je suis assez grande. Ma taille et mon poids ne sont pas des atouts lorsque ça grimpe. (sourires)
Radio Peloton : Mais également en cyclo-cross…
Cyrielle Bourguignon : Dans cette discipline, j’ai surtout cherché à améliorer ma technique. Plus je fais de courses, plus je me sens à l’aise. J’essaie d’en faire le plus possible, dans les deux fédérations FSGT et Ufolep.
Radio Peloton : Comment jugez-vous votre saison dans les sous-bois ?
Cyrielle Bourguignon : Je me suis blessée deux fois en début de saison . Au mollet en septembre / octobre, puis à la cheville avec une belle entorse en décembre. Cependant, je suis plutôt contente de ma saison, j’ai quand même réussi à faire quelques courses. Je me suis adaptée et ai fait beaucoup de musculation, surtout le haut du corps, bien pratique en cyclo-cross.
Radio Peloton : Cette progression est d’ailleurs récompensée par deux podiums aux régionaux Ufolep et FSGT en cyclo-cross…
Cyrielle Bourguignon : Le 5/01 j’ai couru le championnat Régional FSGT ou je finis troisième. J’étais très contente de ce podium. Puis j’ai couru le 12/01 au championnat Régional UFOLEP ou je prends la deuxième place . Je me suis sentie en forme physiquement et suis assez satisfaite de ma préparation malgré les blessures
Radio Peloton : Quel est votre parcours francilien de cyclo-cross préféré ?
Cyrielle Bourguignon : Je dirais le cyclo-cross de Bois- le- Roi (Seine-et-Marne). Le circuit comporte des parties techniques (le sable, des dévers, montées d’escaliers). Je pense à celui-là car l’année dernière j’avais beaucoup peiné à cause de la technicité du circuit. Cette année, je me suis sentie beaucoup plus à l’aise et ai pu constater mes progrès. J’ai en plus mené une belle bataille pour la seconde place avec un copine licenciée dans le Nord, c’était très sympa.
Radio Peloton : Vous avez effectué vos premiers tours de roues en FSGT…
Cyrielle Bourguignon : Effectivement, cette année le club s’est affilié à la FSGT, j’ai pu découvrir de nouveaux circuits, un nouveau règlement et de nouveaux, nouvelles concurrentes. Globalement, je dirais que le niveau est assez similaire même si j’ai pu rouler avec des filles vraiment très fortes, avec une super technique. La grosse différence est le nombre de coureurs au départ .En FSGT il y a beaucoup plus de monde, cela demande de s’adapter pour les départs, pour doubler.
Radio Peloton : Sur quel plan pensez-vous devoir encore progresser ?
Cyrielle Bourguignon : Sur deux plans : d’abord le départ où je subis encore trop la montée rapide du cardio, il me manque cette explosivité nécessaire à être en tête dès le début. Ensuite techniquement, je le constate à chaque CX quand je perds quelques secondes à chaque virage parce que je freine encore trop souvent. Cela ne représente que quelques secondes à chaque fois mais sur l’ensemble des tours l’addition est salée à la fin, jusqu’à 30 ou 40 secondes !
Radio Peloton : Vous portez les couleurs du Team Cycliste en Danseuse présidé par votre père, Frédéric Bourguignon…
Cyrielle Bourguignon : Je m’y sens très bien, il s’agit d’un club de famille, mon père étant le fondateur, le président et l’un des membres les plus actifs. Mes parents s’y investissent énormément, entre les organisations, la vie du club, la recherche de sponsors, le bien être des membres. Chaque dimanche, Valérie, Sophie, Christiane qui ne sont pas cyclistes sont pourtant présentes .Elles font des gâteaux, encouragent, passent les bidons. Je ne peux qu’être admirative de cet investissement et j’aime mon club pour ça, pour ces valeurs de partage, d’envie et de passion. Sans eux rien ne pourrait se faire.
Radio Peloton : Quel serait votre plus grand rêve dans le vélo ?
Cyrielle Bourguignon : Je souhaiterai un jour pouvoir gagner un titre national, porter le maillot tricolore et ramener ce titre au Team Cycliste en Danseuse.
Radio Peloton : Avec quelle motivation abordez-vous 2025 ?
Cyrielle Bourguignon : Beaucoup de motivation, je me sens encore novice dans le cyclisme, j’ai encore beaucoup à apprendre. Je m’entraîne durement chaque semaine afin de m’améliorer, je pense avoir encore une belle marge de progression.
Radio Peloton : Quels sont vos modèles chez les pros masculins et féminines sur route ?
Cyrielle Bourguignon : Chez les masculins, j’apprécie le coureur américain Sepp Kuss. Son année 2023 fut incroyable autant pour avoir remporté le Tour d’Espagne que pour son esprit d’équipe. Il a été exemplaire ; montrer que les leaders ont absolument besoin d’une équipe et d’équipiers qui se « sacrifient » pour eux. Les grands tours ne se gagnent jamais seuls. J’aspire à rouler avec cet état d’esprit. Chez les féminines Lotte Kopecki avec son palmarès épatant, une puissance au sprint qui laisse rêveuse. Pour l’année à venir, j’ai hâte de découvrir Pauline Ferrand-Prévôt sur la route, le passage du VTT à la route me semble promettre une belle découverte.
Radio Peloton : Et en cyclo-cross ?
Cyrielle Bourguignon : Lucinda Brand, elle ne lâche jamais rien, elle a un mental d’acier et n’arrête jamais avant la fin. Cet état d’esprit lui a permis d’aller gagner quelques très belles courses cette saison. Côté masculin, Lars Van Der Haar, pour la longévité de sa carrière, son esprit sportif. Il s’est illustré il y a peu en se remettant l’épaule avec sa selle durant le CX de Gullegem.Je ne conseillerais pas de reproduire ça mais cela montre à quel point ces coureurs sont des guerriers.
Photo : Loïc Manceau.