Le polo-vélo est une discipline méconnue mais qui possède une riche histoire en France, notamment à l’US Alfortville (Val-de-Marne), un club emblématique de ce sport. Jérôme Singery en est l’un des acteurs passionnés et engagés. Entre son parcours, la structuration du polo-vélo, les défis pour l’avenir , le joueur val-de-marnais nous livre son regard sur cette discipline et ses perspectives.
« Le polo-vélo mérite d’être mieux connu et reconnu »
Radio Peloton : Pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert le polo-vélo ?
Jérôme Singery : J’ai découvert le polo-vélo quand j’étais minime dans mon club, l’ES Gervais-Lilas, où je courais sur route. Ils avaient une section polo-vélo, et pendant une période hivernale, mon entraîneur de route m’a conseillé d’essayer le polo pour travailler le moulinage.Ce qui m’a attiré, c’est l’esprit d’équipe et le fait de découvrir une autre facette du cyclisme.
Radio Peloton : Quelques années plus tard, vous êtes devenu une figure emblématique de la discipline en région parisienne sous les couleurs de l’US Alfortville…
Jérôme Singery : L’US Alfortville est un club formateur et dynamique. Grâce à notre école de vélo, qui aide les jeunes à travailler leur adresse et leur équilibre, nous proposons plusieurs disciplines, aussi bien pour les jeunes que pour les adultes. Chaque année, nous participons au championnat de France et au championnat d’Europe, ce qui contribue à la reconnaissance du club.
Radio Peloton : Comment se prépare une saison de polo-vélo ?
Jérôme Singery : Une saison se prépare sur plusieurs plans. Physiquement, avec des entraînements sur route et du renforcement musculaire. Sur le terrain, on travaille la technique, les stratégies et l’entretien du matériel comme les vélos ou les maillets. Cette année, nos principaux objectifs sont de finir dans le top 3 du championnat de France et de décrocher le titre de champions d’Île-de-France. Un entraînement type commence toujours par un échauffement et un contrôle du matériel. Ensuite, on enchaîne les exercices de tir, les techniques spécifiques et les stratégies collectives. Pour bien performer, il faut avant tout être passionné, avoir une bonne hygiène de vie, s’entraîner régulièrement et posséder un véritable esprit d’équipe. L’exigence envers soi-même est également essentielle.

Radio Peloton : L’US Alfortville s’investit à l’échelle locale en polo-vélo…
Jérôme Singery : Chaque mardi soir, nous avons la chance de pouvoir utiliser une structure scolaire avec une cour et un gymnase, ce qui nous permet de toucher les jeunes directement dans leur environnement. Nous organisons aussi des tournois d’initiation avec d’autres clubs d’Île-de-France, comme Combs-la-Ville ou le Parisis AC 95, qui participent aussi à ce genre d’initiatives. Le partage des terrains n’est pas toujours simple. Nous partageons notre espace avec un club de football et un club de pétanque. Même si l’entente est bonne, il est parfois difficile de trouver des créneaux adaptés. Heureusement, avec une bonne communication et du respect entre les clubs, on parvient généralement à trouver des solutions.
Radio Peloton : La discipline a dû mal à reprendre son envol sur la région parisienne…
Jérôme Singery : Le plus gros défi est de réussir à conserver les budgets tout en attirant de nouveaux pratiquants, surtout les jeunes qui passent beaucoup de temps sur les écrans et moins sur les terrains de sport. Il faut les sociabiliser dans le monde réel et leur montrer la richesse de cette discipline.Pour mieux faire connaître le polo-vélo, il faut miser sur la communication, organiser des tournois d’initiation et proposer des démonstrations dans les écoles pour toucher un public plus large.
Radio Peloton : En tant que passionné de vélo, quel regard portez-vous sur l’évolution des sports cyclistes en général, notamment en Île-de-France ?
Jérôme Singery : En Île-de-France, peu importe la discipline, il reste beaucoup de choses à améliorer, notamment en termes de communication, d’image du sport et d’organisation, qui sont malheureusement en déclin.Les baisses de budget et la diminution du nombre de bénévoles impactent directement le développement des clubs. Il faut vraiment trouver des solutions pour redynamiser les sports cyclistes dans la région. En ce qui concerne la discipline que je pratique, Le polo-vélo est assez unique. Il allie technique, esprit d’équipe et passion. Il mérite d’être mieux connu et reconnu. Mon souhait est de voir plus de jeunes s’y intéresser et d’assurer un avenir solide à ce sport.
Propos recueillis par Victor Grézaud.
Photo : Loïc Manceau.

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