Quentin Mullois fait partie des coureurs franciliens à suivre en 2025 ! En constante progression depuis ses débuts à l’EC Montgeron-Vigneux, le sociétaire du CM Aubervilliers 93 (Seine-Saint-Denis) espère franchir une étape supplémentaire. A 20 ans, le champ des possibles reste ouvert pour le fils de l’ancien coureur élite, Claude Mullois.
« L’esprit d’équipe reste essentiel »
Radio Peloton : Quentin, vous avez un parcours sportif assez singulier…
Quentin Mullois : J’ai débuté en benjamin 2 après avoir pratiqué le foot pendant sept ans et du karaté en parallèle durant le primaire. J’aimais aussi jouer aux échecs. Mon aventure cycliste a vraiment commencé à l’EC Montgeron-Vigneux , club dans lequel j’ai évolué jusqu’à la catégorie Espoir. Aujourd’hui, je cours pour le CM Aubervilliers 93 en Open 1 et Espoir 3.
Radio Peloton : En quoi votre passage à l’EC Montgeron-Vigneux vous a-t-il marqué ?
Quentin Mullois : L’ECMV a été comme une grande famille pour moi. Ce club m’a beaucoup apporté, notamment grâce aux conseils avisés des encadrants. C’est là que j’ai appris les bases et développé ma passion pour le cyclisme.
Radio Peloton : Comment s’est déroulée votre intersaison cycliste ?
Quentin Mullois : Cette année, j’ai mis l’accent sur un plus gros volume d’entraînement et des exercices en répétition pour améliorer l’endurance et la résistance. J’ai également soigné le matériel, roulant avec un Cannondale SuperSix Evo, un modèle que j’ai pu acquérir à moitié prix grâce aux sponsors. Côté logistique, je fais attention à l’organisation, notamment en utilisant une galerie pour les déplacements.
Radio Peloton : Vous avez réalisé une saison 2024 aboutie avec notamment des victoires…
Quentin Mullois : Mes victoires à Domats et lors de la course d’attente de Paris-Vierzon ont été des moments forts. À Domats (89), j’ai gagné au sprint après une échappée, et Paris-Vierzon(18) m’a permis de me tester sur un critérium d’attente. Ces succès ont été de vrais déclics et m’ont conforté dans mes capacités. Mon objectif est maintenant de performer sur des courses comme Annemasse – Bellegarde et retour, ma première en élite nationale.
Radio Peloton : Avec l’idée de faire encore mieux en 2025 ?
Quentin Mullois : Je suis encore en train de cerner mes objectifs précis, mais Annemasse – Bellegarde et retour est une course que je vise sérieusement. En dehors de mes ambitions personnelles, je souhaite aussi que le collectif brille, notamment sur des courses comme le Tour du Jumelage. En Open 1, l’esprit d’équipe reste essentiel.
Radio Peloton : Si vous deviez rêver plus grand, où aimeriez-vous voir voir dans le cyclisme dans les prochaines années ?
Quentin Mullois : J’avance pas à pas, sans brûler les étapes. Mon but est d’augmenter progressivement mon volume d’entraînement. En janvier, j’ai totalisé près de 80 heures entre vélo et renforcement musculaire. Mon objectif annuel est d’atteindre environ 17 000 km au total. Le plus important pour moi, c’est de garder le plaisir et les sensations. Mon père, qui est aussi mon coach, me suit et m’encourage dans cette progression.
Radio Peloton : Le cyclisme en Île-de-France est parfois confronté à des problématiques spécifiques, notamment en termes d’infrastructures et de sécurité. Quel est votre regard sur la place du vélo dans la région ?
Quentin Mullois : La sécurité reste un vrai enjeu. Je roule toujours en étant équipé d’un radar et de lumières pour être visible. J’ai déjà eu un accident en Île-de-France, ce qui m’a encore plus sensibilisé aux dangers. En course, certains aménagements, notamment aux entrées d’agglomérations, ne sont pas adaptés et peuvent s’avérer dangereux. Heureusement, les clubs assurent un bon encadrement pour minimiser les risques.
Radio Peloton : Le CM Aubervilliers 93 est un club ancré dans un territoire populaire. Penses-tu que le cyclisme est suffisamment accessible à tous, et que peut-on faire pour encourager plus de jeunes à s’y mettre ?
Quentin Mullois : A l’image du « velotaf », le vélo du quotidien est accessible, mais la compétition reste coûteuse. Entre le matériel, les licences et les cotisations, cela peut freiner certaines familles. C’est pourquoi des initiatives comme les interventions du club dans les écoles sont essentielles. Elles permettent aux enfants de découvrir les bases du vélo en toute sécurité et peut-être de développer une passion. Le cyclisme est un sport exigeant, mais il offre aussi énormément de satisfaction. Il faut savoir avancer à son rythme et garder du plaisir, que ce soit en course ou à l’entraînement.
Photo : Loïc Manceau.
Propos recueillis par Victor Grézaud.