Interview …d’Adrien Guillonnet

Après deux saisons dans la formation Saint-Michel-Auber 93, Adrien Guillonnet retrouve les rangs amateurs ! A 28 ans, l’essonnien portera les couleurs du VC Corbas (Rhône). L’ancien coureur de l’AS Marcoussis retrouvera dans la formation de la banlieue lyonnaise son ancien directeur sportif au SCO Dijon, Denis Repérant.

 

« Beaucoup de choses intéressantes à faire et à construire »

 

 

Radio Peloton : Adrien, comment jugez-vous votre saison 2021 ?

Adrien Guillonnet : Ma saison 2021 n’a pas été bonne, presque inexistante en fait. Après des débuts moyens au GP la Marseillaise et au Tour de Provence face à une grosse concurrence internationale, malgré l’application du protocole sanitaire le covid a circulé dans l’équipe au Tour des Alpes Maritimes et du Var, mi-février. J’ai été contaminé, et même si je n’ai été impacté que modérément durant une quinzaine de jours dans la vie de tous les jours, cela a diminué mon niveau sur le vélo jusqu’à la fin de saison. Je n’ai d’abord quasi pas couru de tout le printemps, n’étant pas du tout en état de le faire. Puis j’ai participé à quelques courses durant l’été, mais avec de mauvaises sensations et sans être performant la plupart du temps, en course comme à l’entrainement. Donc difficile dans ces conditions de prendre du plaisir et d’être satisfait de ma saison.

Radio Peloton : Que retenir de positif dans ces conditions ?

Adrien Guillonnet : Je retiens quand même du positif de cette année, mais très peu d’un point de vue purement sportif. La seule réelle éclaircie a été durant la Route d’Occitanie, où j’ai passé deux journées compliquées, notamment dans le col du Tourmalet, au milieu de deux meilleures journées dans lesquelles j’ai pu longuement batailler en tête de course. Notamment durant la dernière étape où, après un départ très intense sur un parcours escarpé, j’ai pu me glisser dans l’échappée dont certains membres se sont disputés à la fin la victoire d’étape. Cela a été une éclaircie un peu au milieu de nulle part, ni l’équipe ni moi ne comprenons cette situation et les quelques embellies passagères, mais au moins je suis content d’avoir profité des rares bons moments physiques de ma saison.

Radio Peloton : Le virus de la Covid-19 a complétement « gâché » votre année 2021…

Adrien Guillonnet : Je retiens forcément négativement cette contamination à la Covid-19 et les conséquences qui ont suivi depuis. Que ce soit au moment où j’apprends que le virus circule dans l’équipe et qu’il y a de fortes chances que je sois contaminé, sans savoir ce qui m’attend concrètement derrière et comment prendre mes précautions pour ne pas contaminer mes proches ou qui que ce soit d’autre. Ou que ce soit les conséquences sur le vélo avec des mauvaises sensations quasi chaque jour de l’année et un niveau sportif amoindri. En n’ayant également pas de chance durant l’été avec d’autres maladies et une chute qui n’ont pas favorisé non plus une meilleure forme.

 

Radio Peloton : Vous faites donc une saison sans résultats majeurs…

Adrien Guillonnet :  Il m’a manqué une meilleure condition physique. C’est déjà compliqué de s’exprimer chez les professionnels avec le niveau et la densité du plus haut niveau, mais quand on est loin d’être à 100 %, ça l’est encore plus. Dans le cyclisme moderne il faut également prendre de plus en plus de risques et frotter pour se placer au milieu de la nervosité du peloton. De base ce n’est déjà pas ce que j’affectionne, mais dans ces conditions c’était donc encore plus compliqué. Donc malgré ma volonté d’essayer de tirer le mieux de ce que je pouvais et de profiter de chaque instant, de chaque expérience, ce n’était pas suffisant pour être performant et obtenir de bons résultats.

Radio Peloton : Vous quittez donc Saint-Michel-Auber 93 …

Adrien Guillonnet : Faute de réelle éclaircie et sans savoir comment ma situation allait évoluer par la suite, l’équipe et moi-même, chacun de notre côté, avons décidé qu’il serait probablement mieux de ne pas continuer notre aventure ensemble, et je ne me voyais pas continuer chez les pros dans ces conditions. Le but maintenant pour moi est de repartir dans le prolongement de mes études d’ingénieur à l’INSA Lyon, afin de trouver un emploi, qui y soit directement relié ou non, et qui me plaise.

Radio Peloton : Pour retrouver les rangs amateurs en 2022…

Adrien Guillonnet : Dans le même temps on m’a proposé de prendre part dans l’équipe Nationale 2 de Corbas Lyon Métropole. En effet Denis Repérant que j’ai connu en tant que manager du SCO Dijon devient directeur sportif de l’équipe, en s’inscrivant dans le projet de développement de la structure permis par Raphael Taieb, ancien coureur de l’AS Corbeil-Essonnes, qui investit dans le club. Le but étant à moyen terme de faire accéder l’équipe au plus haut niveau possible, sans se fixer de limite. Tout en favorisant les doubles projets sport/études sport/emploi des coureurs, ce qui m’importe personnellement mais aussi pour le développement des jeunes. Donc en parallèle de mon futur emploi, je trouve très intéressant de participer au développement de la structure, d’essayer de retrouver un peu de plaisir sur les courses, d’accompagner les jeunes coureurs etc. Je me suis également proposé pour poursuivre le travail de développement durable déjà commencé dans le passé par le club. Donc beaucoup de choses intéressantes à faire et à construire, sur le vélo et en-dehors.

Radio Peloton : Que retenez-vous de vos années chez les professionnels ?

Adrien Guillonnet :Sinon plus globalement, et comme durant ces années en Continentale, je retiens les différentes expériences vécues, les voyages dans des nouveaux lieux (Mercantour et Tourmalet en 2021 par exemple), les personnes rencontrées, les événements auxquels j’ai participé en course et en-dehors, les choses apprises.

 

 

Propos recueillis par Loïc Manceau.