Il y aura un champion de France dans les pelotons franciliens pendant un an ! Pour sa première saison chez les juniors, Théo Nonnez a frappé un grand coup en devenant champion de France de la catégorie sur l’exigeant circuit de Civaux (Vienne), le 25 août dernier. Un maillot tricolore qui vient récompenser l’excellente saison du Val dOisien et de son équipe du Parisis AC 95. « Je me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps que cela, je regardais les photos des champions de France, je rêvais de porter un jour ce maillot et là je me retrouve à leur place » se réjouit Nonnez qui revient avec précision sur le déroulement de ce jour dont il se souviendra toute sa vie. « J’arrive au France confiant avec mes deux victoires de la semaine passée, mais aussi stressé et anxieux d’éventuellement passer à côté de l’objectif majeur de la saison. Au briefing, on m’annonce que j’aurais un rôle de second couteau, d’électron libre ce qui me convenait » raconte le coureur du président Pascal Noël qui a dû changer certaines de ses habitudes pour l’occasion. « J’ai tenté ma chance dès le début ce que j’ai dû mal à faire sur des grosses courses de peur de payer mes efforts, et là je me retrouve dans le bon coup, pour autant je n’avais pas de bonnes sensations » confesse le vainqueur cette année de Bois D’Arcy- Bazainville (Yvelines) qui prend alors l’initiative de rouler pour Enzo Anti (Argenteuil VS 95), présent avec lui dans l’échappée, l’un des deux coureurs protégés de la sélection francilienne avec Tanguy Turgis (US Métro-Transports). « Le groupe explose, je lâche et me fait reprendre par le groupe des costauds avec Tanguy. À ce moment-là je suis perclus de crampes, complètement mort et je décide de livrer mes dernières forces pour lui. À cinq kilomètres de l’arrivée, il y a une attaque, je me fais la peau pour ramener Tanguy, mais en fait nous basculons à trois et arrivons au sprint » se remémore Nonnez qui tenait à associer également à cette victoire, son entourage, son club le Parisis AC 95, ses coéquipiers et l’ensemble des membres de la sélection régionale, staff et coureurs compris. « Je pense que ce jour-là, la différence s’est faite sur mon dégoût du renoncement, et mon obsession pour ce maillot… J’étais dans le dur pendant 135 bornes, mais je n’ai jamais lâché. Ma famille présente sur le bord de la route m’a motivée » affirme le coureur de 17 ans conscient que ce maillot tricolore va changer beaucoup de choses pour lui au cours des douze prochains mois. « Forcément, je serais surveillé dans le peloton, probablement que certains attendront que je bouge en pensant que je suis le plus costaud, ça va être moins facile de gagner des courses» sourit Nonnez qui veut maintenant profiter pleinement de ce maillot au jour le jour en compétition.
Photo : Gérard Briand.