Interview de… Raphaël Taïeb

Ancien coureur de l’AS Corbeil-Essonnes, Raphaël Taïeb s’était confié à l’équipe de Radio Peloton au début du printemps.  Chef d’entreprise dans la région lyonnaise, le jeune homme de 30 ans revient sur sa vision de sa pratique vélocipédique avec précision et toujours la même passion.

« 2018 sera la bonne année »

Radio Peloton : Qu’est ce que tu aimes dans la pratique cycliste ?

Raphaël Taïeb : Le vélo est pour moi le sport d’effort par excellence, et l’effort est une des valeurs qui me sont chères. L’effort qui porte ses fruits, quand on s’entraîne, on progresse. J’aime aussi le contact avec la nature et les grands espaces, la possibilité de partir loin de chez moi sans avoir à prendre la voiture. L’entrainement seul, c’est une excellente façon de se recentrer, de méditer et de réfléchir à plein de chose. Ca m’arrive assez souvent de résoudre des problèmes liés au boulot en faisant du vélo. Enfin, il y a la fraternité et la cohésion d’une équipe ou d’une bande d’ami, et surtout le fait que ce lien humain se forge dans l’effort, c’est exactement ce que j’essaie de reproduire au travail avec mes équipes.

 Radio Peloton : Que retiens-tu de tes années en compétition à l’AS Corbeil-Essonnes ?

Raphaël Taïeb : Des souvenirs impérissables. J’étais au sein d’une équipe en or à l’AS Corbeil Essonne avec des mecs géniaux comme Nicolas Gouache, Nicolas Zanon, Damien Botthelo, Samuel Thomas, Vincent Girardin, etc. C’était vraiment une bande de potes. Ensuite, il y avait cette adrénaline tous les weekends pour les courses. Je garde le souvenir des quelques victoires qui m’ont rendu tellement heureux car j’avais travaillé dur pour ça. Je garde le souvenir des stages de présaison en Espagne, des déplacement à 2h de Paris dans les voitures du club, bref c’était vraiment génial. La compétition est un truc que j’aime car on donne tout.

 

Radio Peloton : Que restera ton plus beau souvenir en course ?

Raphaël Taïeb :Ma victoire à l’Alpe d’Huez sur le petit parcours de la Marmotte en 2012, j’avais des ailes ce jour là et mes proches étaient là, c’était super. C’est la course que je m’étais promis de gagner un jour 2 ans avant. A cette époque j’avais fini à 1h du premier. L’an suivant il ne me manquait plus que 15 mn. Et en 2012 je la gagne. C’était une course (elle n’existe plus) courte mais très difficile puisqu’on montait le Galibier puis l’Alpe d’Huez. C’était une pure course de grimpeur où il ne pouvait pas y avoir vraiment d’aléa de course. De la performance pure.

Radio Peloton : En quoi consiste ta pratique du vélo dans la région lyonnaise ?

Raphaël Taïeb : C’est un paradoxe, la région est géniale pour le vélo et pourtant je n’ai jamais aussi peu roulé que depuis que je m’y suis installé fin 2014. Je n’ai pas repris de licence depuis que j’y suis, mais chaque année je roule d’avril à septembre et je fais des cyclo au printemps et à l’été. J’arrive à reprendre un niveau correct en 2 mois de pratique à chaque fois, mais les grandes années où je roulais 15h par semaine sont passées désormais.

 Radio Peloton : Suis-tu toujours l’actualité du cyclisme francilien ?

Raphaël Taïeb : Pas vraiment malheureusement, à part via les réseaux sociaux et donc les amis que j’ai gardés. J’ai suivi le parcours incroyable et tellement inspirant de Kevin Le Cunff passé pro à 28 ou 29 ans, c’est incroyable et c’est génial.

 

Radio Peloton : Quel parallèle peut-on faire entre le cyclisme et la rigueur d’une activité en entreprise ?

Raphaël Taïeb : Comme je l’ai dit juste avant, il y a beaucoup de valeur du vélo qui sont hyper positives en entreprise. J’ai créé ma boite il y a 7 ans maintenant et j’essaie de la développer avec des valeurs fortes, dans lesquelles on retrouve le goût de l’effort, du travail, l’envie de progresser au fil des mois et des années, l’envie de gagner et d’atteindre des résultats, et de le faire avec une équipe soudée et motivée.Il y a aussi cette notion de rigueur : en vélo à haut niveau, tu ne peux pas te permettre de rater une semaine d’entrainement ou même un weekend de course, ensuite tu peux en payer les frais longtemps. La rigueur est une valeur forte dans ma façon de développer mon entreprise.

Radio Peloton : Reprendre une licence fait partie de tes projets à l’avenir ?

Raphaël Taïeb : Clairement oui. Cela fait maintenant trois années sans licence et ça me manque. Alors j’espère que 2018 sera la bonne année.

Radio Peloton : Comment perçois-tu ta pratique cycliste pour 2017 ?

Raphaël Taïeb :Justement, j’ai repris fin mars avec l’objectif de refaire des cyclos pendant l’été puis d’enchaîner sur une préparation hivernale pour une éventuelle saison 2018. J’espère que j’arriverai à m’y tenir, mais la croissance rapide de ma boite – nous sommes passés de 5 à 45 en deux ans – me réserve des surprises chaque jour… et dans la vie il y a des priorités bien sûr.