Ancien coureur de l’OC Val d’Oise et pensionnaire du VC Rouen 76 cette année,Sylvain Montana se livre à Radio Peloton sur sa vision du cyclisme dans ses grandes largesses.
« Prendre le temps d’évoluer sans sauter les étapes »
Radio Peloton : Vous faites 5e du Prix de Bonneval en début de saison, la victoire était- elle accessible ?
Sylvain Montana : Je pense qu’il y avait un bon coup à jouer dans le final pour éviter l’arrivée au sprint d’une quinzaine de coureurs. J’ai tenté de partir plusieurs kilomètres avant l’arrivée car je savais que je n’étais pas le coureur le plus rapide au sprint. En vain. Un deuxième groupe est rentré sur nous dans les derniers mètres de la course. Julien Kerboriou est arrivé lancé et nous a dépassé très rapidement. C’était trop tard. Je reste tout de même satisfait de cette 5ème place étant donné que nous étions alignés la veille avec le VC Rouen 76 sur le Tour du Pays Courvillois rendu difficile avec le vent.
Radio Peloton : Cette place vous forge t-elle de l’expérience pour tenter de remporter une victoire ?
Sylvain Montana : Oui. Je pense qu’il faut s’inspirer de chaque course pour progresser. En défaite comme en victoire. On m’a toujours dit que le vélo c’est 98% de souffrance pour 2% de bonheur. Nous travaillons continuellement pour que ces 2% deviennent 4%, puis 6, puis 8. Et pour cela nous devons nous servir de chaque course, de chaque entraînement pour arriver au but ultime, la victoire.
Radio Peloton : Pensez vous à l’avenir remporter de plus en plus de courses ?
Sylvain Montana : Je l’espère. On en veut toujours plus et l’on court pour gagner. Cette saison, c’est plus compliqué, la victoire se fait attendre mais j’espère qu’elle viendra d’ici peu.
Radio Peloton : Vous avez la particularité d’avoir changé d’équipe ces trois dernières années, pourquoi ?
Sylvain Montana :En effet. En sortant des juniors, j’avais ce schéma en tête : DN3, DN2 puis DN1. C’est chose faite. Je suis passé par ces trois divisions nationales. C’était un choix personnel. A l’heure actuelle, les juniors sortant veulent de suite accéder au plus au niveau amateurs. Pour moi, c’est une erreur. Il faut prendre le temps d’évoluer sans sauter les étapes. Certes, ça prend plus de temps et il faut être patient. Mais lorsque l’on voit le niveau amateurs très élevé que l’on a en France aujourd’hui, ce n’est pas négligeable.
Radio Peloton : En tant que DN1 pensez vous passer professionnel ? Ou le vélo reste il uniquement une passion ?
Sylvain Montana : Comme un bon nombre de coureur dans le peloton, le but ultime est de passer professionnel. Mais ça ne doit pas être une finalité en soit. Le vélo est une passion et doit rester une passion. J’ai commencé le vélo il y a 17 ans, à l’âge de 4 ans, et c’est un réel plaisir pour moi de pouvoir monter sur un vélo et ça doit le rester. Si un jour je peux vivre de cette passion, alors ce serait vraiment top. Mais avant ça, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et il me reste des caps à passer pour pouvoir arriver au niveau de l’élite française qu’il y a devant nous.
Radio Peloton : Et admettons que vous ayez le choix de passer professionnel, quel serait l’équipe que vous choisiriez ?
Sylvain Montana : C’est une question difficile et j’aurais dû mal à y répondre. Toutes les équipes ont des différences avec des points positifs qui font pencher la balance. Mais à l’inverse, si je devais donner le nom d’une équipe qui me représente le plus en tant que coureur alors je dirai l’équipe Quick-Step Floors. Ils dégagent un tel esprit d’équipe à travers leurs sprints, leurs victoires et leurs joies après les arrivées. C’est à mon image. A vrai dire on me reproche souvent d’avoir trop l’esprit d’équipe au point d’en mettre mes ambitions personnelles de côté mais j’ai ça en moi et c’est difficile de faire sans.
Propos recueillis par Etienne Servillat.
Photo : AnneVal Cadet.