A 26 ans, Sandrine Bideau (Montrichard VC 41) fait partie des valeurs sures du cyclisme français. La francilienne participera sous les couleurs de l’équipe de France dame à la première manche de coupe du Monde,le Trophée Alfredo Binda à Cittiglio (Italie), dimanche prochain.
Radio Peloton : Sandrine, comment s’est passée votre préparation hivernale ?
Sandrine Bideau : Ma reprise fut difficile, j’ai dû repartir de zéro suite à ma chute au Tour de Bretagne mi-juillet. Les conséquences, plus d’un mois de repos à cause d’une contusion au niveau de mon ancienne fracture du bassin. J’ai pu reprendre le sport début septembre et commencer ma préparation.
Radio Peloton : Vous entamez votre deuxième saison au sein de la DN région Centre…
Sandrine Bideau : Malgré ma blessure, la saison 2015 s’est bien passée pour moi que ce soit avec mon club ou la DN, je ne voyais pas de raison de changer.
Radio Peloton : Quel est votre avis sur le cyclisme féminin actuel ?
Sandrine Bideau : Je pense que ces dernières années, le cyclisme féminin évolue dans le bon sens, on commence à s’y intéresser un peu plus, en France nous avons maintenant les championnats de France retransmis à la télévision, la manche de coupe du monde à Plouay et la course By le tour avant l’arrivée du Tour de France c’est déjà un bon avancement. Après c’est sûr que si l’on compare le cyclisme féminin et le cyclisme masculin, il ’a un grand fossé…
Radio Peloton : Justement…Comment réduire ce fossé?
Sandrine Bideau : Je pense qu’il y’a eu quelques améliorations déjà. Cette année nous avons un World Tour comme chez les hommes. il faudrait continuer à créer de nouvelles courses.
Mais le vrai point c’est surtout la médiatisation, et le manque d’investissement financier pour les équipes. A l’étranger, c’est un peu plus développer niveau structure, en France nous n’avons qu’une équipe UCI, qui prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure des années, mais il faudrait beaucoup plus de moyens financiers pour permettre aux filles de vivre de leur passion. L’idéal serait que des équipes masculines puissent également avoir une équipe féminine, c’est déjà le cas à l’étranger, pourquoi pas en France ?
Radio Peloton : Est-ce compliqué d’être une fille dans le cyclisme ?
Sandrine Bideau : Ce qui est compliqué, c’est de pouvoir se consacrer totalement au cyclisme, sachant que nous devons concilier vie professionnelle et sportive.
Radio Peloton : La première manche de la coupe de France a d’ailleurs eu lieu dimanche dernier à Chambéry (73)…
Sandrine Bideau : L’équipe n’a pas eu de chance, on a perdu 2 équipières en début de course (sur chute et sur problème mécanique). Ça ne nous a pas avantagé. Ce n’est que la première manche de la coupe de France, même si on aurait voulu faire mieux, il y’aura d’autres occasions, la saison est longue !
Radio Peloton : Vous allez participer à votre troisième manche de coupe du Monde dimanche prochain en Italie…
Sandrine Bideau : Ce sera seulement ma quatrième course de la saison et ma première course à ce niveau depuis un petit moment…Je ne sais pas ce que je suis capable de faire à titre personnel mais je ferais de mon mieux. Après, il y’a des jeunes dans l’équipe, je suis là aussi et surtout pour les aider !
Radio Peloton : Qu’ambitionnez-vous Sandrine cette année ?
Sandrine Bideau : J’espère faire une aussi bonne saison qu’en 2015 autant sur le plan personnel qu’avec l’équipe ! Pourquoi ne pas viser une victoire sur une manche de coupe de France par exemple ?
Radio Peloton : A 26 ans quel est votre plus grand reve dans le cyclisme ?
Sandrine Bideau : Mon plus grand rêve dans ce sport? C’est une bonne question …je dirais d’être championne de France ! Mais je vais devoir tuer pas mal de filles si je veux le réaliser… j’hésite encore ! (Rires).