Interview … d’Elyes Plenel-Jobard (Paris Cycliste Olympique)

Il a été l’une des révélations de la deuxième partie de saison cycliste hexagonale en 2024 ! A 19 ans, Elyes Plenel-Jobard franchit les étapes pas à pas. Après avoir débuté chez les access, le sociétaire du Paris Cycliste Olympique a marqué les esprits en remportant l’an passé le Grand Prix de Leval. Le protégé du président Christian Masola totalise déjà un podium en 2025.

 

«J’apprécie les courses bretonnes »

 

Radio Peloton : Elyes, vous êtes un pur produit du Paris Cycliste Olympique…

Elyes Plenel-Jobard : J’ai commencé le vélo un peu par hasard. J’étais assez attiré par l’esthétique et les valeurs de ce sport. J’ai pris ma licence au PCO et ne l’ai pas regretté. Après quelques courses, de nombreuses chutes et quelques résultats en début de saison 2023 l’équipe m’a engagé sur une Fédérale Junior, la Cantonale. J’ai réalisé un bon chrono et je finis troisième au général. C’est là qu’ils m’ont proposé de rejoindre l’équipe élite l’année suivante, d’abord en tant qu’open 1. Je trouvais ça complètement fou à l’époque !

Radio Peloton : Comment s’est déroulée votre intégration dans le groupe élite ?

Elyes Plenel-Jobard : Mon intégration s’est bien déroulée et je me suis retrouvé à faire presque exclusivement des courses nationales et les classe 2 au programme. J’ai appris à courir, l’aide des anciens du club et de Tanguy Turgis, alors nouveau directeur sportif, ont été d’une importance dans mon apprentissage. J’ajouterai aussi la rencontre avec Jason Oosthuizen qui m’a pris sous son aile à partir de l’intersaison et qui en plus d’être devenu mon coach, a aussi pris une place de mentor.

Radio Peloton : Quelle a été votre première impression des courses élites ?

Elyes Plenel-Jobard : En 2024, le fait de faire des courses d’un niveau relevé dès le début de l’année m’a permis de pendre de la caisse et l’élément dont je me sens peut-être le plus fier est d’avoir quand même pu réaliser une saison pleine et performante de bout en bout, juste interrompue par un virus fin septembre. Dans l’ensemble j’ai vraiment pu m’appuyer sur les ressources et l’aide de Paris, ils ont su me convaincre moi-même de mes capacités et me pousser plus loin !

Radio Peloton : Vous avez un peu la même trajectoire que Sam Maisonobe, passé dans les rangs access avant de rejoindre les open puis et aujourd’hui professionnel dans l’équipe Cofidis…

Elyes Plenel-Jobard : Il y a quand même un sacré cap entre les acces et les élites. Le fait de courir en équipe principalement, avoir des rôles définis, un plan de course, une stratégie, etc… J’aime beaucoup cet aspect structuré de la course et rouler ‘pour’ mes coéquipiers est vraiment ce qui m’a permis de passer un cap pendant la première partie de l’année. Également l’aspect sérieux dans la pratique, on laisse beaucoup moins de choses au hasard dans sa préparation ce qui est une philosophie qui me plait beaucoup également.

Radio Peloton : Le Grand Prix de Leval restera votre grand souvenir de 2024…

Elyes Plenel-Jobard : Ce n’était pas forcément une course taillée pour moi, un circuit relativement plat et exposé au vent. C’était un peu une surprise, mon DS m’a dit de contrer fort en fin de course et je suis sorti du groupe d’échappés. Franchement je ne m’y attendais pas mais c’était un soulagement énorme de passer la ligne en premier. J’avais déjà fait des places d’honneur mais la sensation qu’on a en levant les bras est juste dingue, on ne peut avoir aucun regret.

Radio Peloton : Vous avez déjà obtenu un podium cette saison…

Elyes Plenel-Jobard : C’est un bon signe, ça permet de s’assurer de la bonne direction que prend la saison et du travail accompli l’hiver. Le weekend de reprise n’a pas été top, j’ai été malade et dû enchainer sur la Coupe de France et le GP de Puyloubier qui sont des courses aux parcours vraiment escarpés. Ça a été agréable de pouvoir se rassurer le week-end suivant sur le circuit de la Vallée de la Loire avec une bonne performance puisque je fais le « jump » sur l’échappée dans le dernier tour de la course.

Radio Peloton : Avec l’idée de faire mieux en 2025 ?

Elyes Plenel-Jobard : Cette année j’ai tout simplement envie de confirmer les bons résultats de l’année passée. J’apprécie les courses bretonnes assez punchy. Sinon j’aimerais performer sur les quelques UCI classe 2 que l’on a au programme comme Flèche du Sud, l’Artois ou la Ronde de l’Isard sur laquelle je pourrais tester pour la première fois mes jambes en montagne. Ce serait aussi top pour mon club de pouvoir répondre présent sur des courses pareilles.

Radio Peloton : Vous avez effectué un stage avec l’équipe World Tour Cofidis au cours de la dernière intersaison…

Elyes-Plenel Jobard : Pour moi ce stage hivernal a été une occasion incroyable de percer un peu le ‘mur’ qui nous sépare du monde pro. Je crois que cela s’est très bien passé, ça a été une semaine assez exigeante avec beaucoup d’intensités mais rien d’insurmontable. On repart de là avec énormément de gratitude déjà et puis de la confiance et de la concentration pour la saison. J’imagine que tous les jeunes coureurs comme moi disent le même chose mais les moyens développés pour la performance des coureurs sont hyper impressionnants. Je dirais que ce passage éclair chez les pros m’a fait gagner en sérénité.

Radio Peloton : Quel type de coureurs êtes-vous ?

Elyes Plenel-Jobard : Je n’ai pas énormément de recul sur le type de coureur que je suis à proprement parler. J’aime les efforts courts et explosifs et surtout j’aime les courses usantes, où il faut aller chercher un supplément d’âme pour mettre la dernière attaque. Disons qu’en course je ne suis pas facile à lâcher mais mon point noir reste le sprint que j’aimerais pouvoir améliorer afin de régler des petits groupes en échappée.

Radio Peloton : Vous semblez à l’aise sur les parcours accidentés…

Elyes Plenel-Jobard :Oui, les course à bosses principalement. J’aime quand les efforts s’enchaînent, que l’écrémage se fait par l’arrière. Le weekend dernier au Circuit de la Vallée de la Loire c’était la première fois que je courais à nouveau un parcours que j’avais déjà fait donc quand je viens sur une course généralement c’est une découverte !J’ai vraiment envie de me tester en haute-montagne, on a malheureusement assez peu de courses de ce type au calendrier mais la Ronde de l’Isard sera un bon juge de paix cette année je pense.

Radio Peloton : Sur quel point mettez-vous également l’accent ?

Elyes Plenel-Jobard : J’essaye de davantage me focaliser sur ma préparation, mes entraînements, mon hygiène de vie que sur l’échéance à proprement parler. J’évite d’arriver avec beaucoup de pression sur une course, j’ai énormément de chance d’en être arrivé là si vite donc je profite !

 

Elyes-Plenel Jobard (Paris Cycliste Olympique) lors de la présentation du Paris Cycliste Olympique en janvier 2025. Photo : Arthur Lemaire.

Radio Peloton : Vous pouvez également compter sur la présence d’un staff expérimenté…

Elyes Plenel-Jobard : Tanguy Turgis et Gérard Valette m’accompagnent tous deux depuis une grosse année déjà, ils prenaient vraiment le temps de m’expliquer les choses au début, la façon de courir, le niveau en Élite . J’avais rencontré Tanguy au Championnat de France de l’Avenir à l’été 2023 avant qu’il rejoigne Paris. On s’est tout de suite très bien entendus. On entend souvent à propos de lui qu’il est proche de ses coureurs et c’est vrai, il sait mettre le collectif en confiance et insiste vraiment sur tirer le meilleur de chacun. De manière générale l’encadrement du club m’a toujours poussé et fait confiance, je me souviens de ma première Élite, puis de ma première Classe 2, puis de ma première course où l’équipe me laissait jouer ma carte à 100%. Vu de l’extérieur ces étapes se sont enchainées rapidement mais je pense qu’ils ont quand même veiller à respecter un certain processus.

Radio Peloton : L’effectif élite du Paris Cycliste Olympique a été pas mal bouleversé lors de la dernière intersaison….

Elyes Plenel-Jobard : On a accueilli davantage de coureurs hors IDF de très bon niveau, chacun apporte son expérience et son point de vue : Ludovic Morice a pas mal d’années en Élite derrière lui, Gregory Pouvrault est passé par Vendée U et Thomas Denis a même connu les Jeux Olympiques de Paris !Dès le stage de cohésion on sentait que l’ambiance allait être excellente, tout le monde est devenu très proche assez rapidement et à vrai dire ça déconne beaucoup. Je crois que notre moyen pour éviter le stress c’est surtout ça, on est tous sérieux et concentrés individuellement mais on se sert des moments ensemble pour évacuer la pression. Peu sont ceux qui habitent proches mais on a eu deux semaines de stage ensemble en Espagne dont on est sorti très soudés. Pour le moment on est classés troisième meilleure équipe française et on est déjà nombreux dans le collectif à avoir pu aller chercher des points donc que du bon !


Radio Peloton : Avant d’arriver au cyclisme de compétition, vous avez pratiqué d’autres sports…

Elyes Plenel -Jobard : Beaucoup de sports et de pratiques différentes ont compté pour moi avant d’arriver au vélo. Skate, tennis de table, handball, savate-boxe française, j’ai abandonné certains très vite comme la natation et d’autres m’ont duré quelques années. Le skate par exemple m’a vachement aidé à me forger une identité quand j’étais ado, la boxe, elle, m’a permis d’apprendre à répéter les efforts et à jouer avec sa limite quand on est à bloc, c’est peut-être le sport qui m’a le plus permis de découvrir mon corps. Dans l’ensemble, de près ou de loin, aucun ne ressemble vraiment au vélo. Le cyclisme a une place à part. Je n’ai jamais eu aussi mal que sur un vélo, jamais pris autant de plaisir qu’après une victoire.

 

Photo : Loïc Manceau.

 

Propos recueillis par Victor Grézaud.

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Interview de… Quentin Mullois (CM Aubervilliers 93)

Quentin Mullois fait partie des coureurs franciliens à suivre en 2025 ! En constante progression depuis ses débuts à l’EC Montgeron-Vigneux, le sociétaire du CM Aubervilliers 93 (Seine-Saint-Denis) espère franchir une étape supplémentaire. A 20 ans, le champ des possibles reste ouvert pour le fils de l’ancien coureur élite, Claude Mullois.

 

« L’esprit d’équipe reste essentiel »

 

Radio Peloton : Quentin, vous avez un parcours sportif assez singulier…

Quentin Mullois : J’ai débuté en benjamin 2 après avoir pratiqué le foot pendant  sept ans et du karaté en parallèle durant le primaire. J’aimais aussi jouer aux échecs. Mon aventure cycliste a vraiment commencé à l’EC Montgeron-Vigneux , club dans lequel j’ai évolué jusqu’à la catégorie Espoir. Aujourd’hui, je cours pour le CM Aubervilliers 93 en Open 1 et Espoir 3.

Radio Peloton : En quoi votre passage à l’EC Montgeron-Vigneux vous a-t-il marqué ?
Quentin Mullois : L’ECMV a été comme une grande famille pour moi. Ce club m’a beaucoup apporté, notamment grâce aux conseils avisés des encadrants. C’est là que j’ai appris les bases et développé ma passion pour le cyclisme.

Radio Peloton : Comment s’est déroulée votre intersaison cycliste ?
Quentin Mullois : Cette année, j’ai mis l’accent sur un plus gros volume d’entraînement et des exercices en répétition pour améliorer l’endurance et la résistance. J’ai également soigné le matériel, roulant avec un Cannondale SuperSix Evo, un modèle que j’ai pu acquérir à moitié prix grâce aux sponsors. Côté logistique, je fais attention à l’organisation, notamment en utilisant une galerie pour les déplacements.

Radio Peloton : Vous avez réalisé une saison 2024 aboutie avec notamment des victoires…

Quentin Mullois : Mes victoires à Domats et lors de la course d’attente de Paris-Vierzon ont été des moments forts. À Domats (89), j’ai gagné au sprint après une échappée, et Paris-Vierzon(18) m’a permis de me tester sur un critérium d’attente. Ces succès ont été de vrais déclics et m’ont conforté dans mes capacités. Mon objectif est maintenant de performer sur des courses comme Annemasse – Bellegarde et retour, ma première en élite nationale.

Radio Peloton : Avec l’idée de faire encore mieux en 2025 ?

Quentin Mullois : Je suis encore en train de cerner mes objectifs précis, mais Annemasse – Bellegarde et retour est une course que je vise sérieusement. En dehors de mes ambitions personnelles, je souhaite aussi que le collectif brille, notamment sur des courses comme le Tour du Jumelage. En Open 1, l’esprit d’équipe reste essentiel.

Radio Peloton : Si vous deviez rêver plus grand, où aimeriez-vous voir voir dans le cyclisme dans les prochaines années ?

Quentin Mullois : J’avance pas à pas, sans brûler les étapes. Mon but est d’augmenter progressivement mon volume d’entraînement. En janvier, j’ai totalisé près de 80 heures entre vélo et renforcement musculaire. Mon objectif annuel est d’atteindre environ 17 000 km au total. Le plus important pour moi, c’est de garder le plaisir et les sensations. Mon père, qui est aussi mon coach, me suit et m’encourage dans cette progression.

Radio Peloton : Le cyclisme en Île-de-France est parfois confronté à des problématiques spécifiques, notamment en termes d’infrastructures et de sécurité. Quel est votre regard sur la place du vélo dans la région ?

Quentin Mullois : La sécurité reste un vrai enjeu. Je roule toujours en étant équipé d’un radar et de lumières pour être visible. J’ai déjà eu un accident en Île-de-France, ce qui m’a encore plus sensibilisé aux dangers. En course, certains aménagements, notamment aux entrées d’agglomérations, ne sont pas adaptés et peuvent s’avérer dangereux. Heureusement, les clubs assurent un bon encadrement pour minimiser les risques.

Radio Peloton : Le CM Aubervilliers 93 est un club ancré dans un territoire populaire. Penses-tu que le cyclisme est suffisamment accessible à tous, et que peut-on faire pour encourager plus de jeunes à s’y mettre ?

Quentin Mullois : A l’image du « velotaf », le vélo du quotidien est accessible, mais la compétition reste coûteuse. Entre le matériel, les licences et les cotisations, cela peut freiner certaines familles. C’est pourquoi des initiatives comme les interventions du club dans les écoles sont essentielles. Elles permettent aux enfants de découvrir les bases du vélo en toute sécurité et peut-être de développer une passion. Le cyclisme est un sport exigeant, mais il offre aussi énormément de satisfaction. Il faut savoir avancer à son rythme et garder du plaisir, que ce soit en course ou à l’entraînement.

 

Photo : Loïc Manceau.

Propos recueillis par Victor Grézaud.

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Interview de… Jérôme Singery (US Alfortville)

Le polo-vélo est une discipline méconnue mais qui possède une riche histoire en France, notamment à l’US Alfortville (Val-de-Marne), un club emblématique de ce sport. Jérôme Singery en est l’un des acteurs passionnés et engagés. Entre son parcours, la structuration du polo-vélo, les défis pour l’avenir , le joueur val-de-marnais nous livre son regard sur cette discipline et ses perspectives.

« Le polo-vélo mérite d’être mieux connu et reconnu »

Radio Peloton : Pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert le polo-vélo ?

Jérôme Singery : J’ai découvert le polo-vélo quand j’étais minime dans mon club, l’ES Gervais-Lilas, où je courais sur route. Ils avaient une section polo-vélo, et pendant une période hivernale, mon entraîneur de route m’a conseillé d’essayer le polo pour travailler le moulinage.Ce qui m’a attiré, c’est l’esprit d’équipe et le fait de découvrir une autre facette du cyclisme.

Radio Peloton : Quelques années plus tard, vous êtes devenu une figure emblématique de la discipline en région parisienne sous les couleurs de l’US Alfortville…

Jérôme Singery : L’US Alfortville est un club formateur et dynamique. Grâce à notre école de vélo, qui aide les jeunes à travailler leur adresse et leur équilibre, nous proposons plusieurs disciplines, aussi bien pour les jeunes que pour les adultes. Chaque année, nous participons au championnat de France et au championnat d’Europe, ce qui contribue à la reconnaissance du club.

Radio Peloton : Comment se prépare une saison de polo-vélo ?

Jérôme Singery : Une saison se prépare sur plusieurs plans. Physiquement, avec des entraînements sur route et du renforcement musculaire. Sur le terrain, on travaille la technique, les stratégies et l’entretien du matériel comme les vélos ou les maillets. Cette année, nos principaux objectifs sont de finir dans le top 3 du championnat de France et de décrocher le titre de champions d’Île-de-France. Un entraînement type commence toujours par un échauffement et un contrôle du matériel. Ensuite, on enchaîne les exercices de tir, les techniques spécifiques et les stratégies collectives. Pour bien performer, il faut avant tout être passionné, avoir une bonne hygiène de vie, s’entraîner régulièrement et posséder un véritable esprit d’équipe. L’exigence envers soi-même est également essentielle.


Radio Peloton : L’US Alfortville s’investit à l’échelle locale en polo-vélo…

Jérôme Singery : Chaque mardi soir, nous avons la chance de pouvoir utiliser une structure scolaire avec une cour et un gymnase, ce qui nous permet de toucher les jeunes directement dans leur environnement. Nous organisons aussi des tournois d’initiation avec d’autres clubs d’Île-de-France, comme Combs-la-Ville ou le Parisis AC 95, qui participent aussi à ce genre d’initiatives. Le partage des terrains n’est pas toujours simple. Nous partageons notre espace avec un club de football et un club de pétanque. Même si l’entente est bonne, il est parfois difficile de trouver des créneaux adaptés. Heureusement, avec une bonne communication et du respect entre les clubs, on parvient généralement à trouver des solutions.

Radio Peloton : La discipline a dû mal à reprendre son envol sur la région parisienne…

Jérôme Singery : Le plus gros défi est de réussir à conserver les budgets tout en attirant de nouveaux pratiquants, surtout les jeunes qui passent beaucoup de temps sur les écrans et moins sur les terrains de sport. Il faut les sociabiliser dans le monde réel et leur montrer la richesse de cette discipline.Pour mieux faire connaître le polo-vélo, il faut miser sur la communication, organiser des tournois d’initiation et proposer des démonstrations dans les écoles pour toucher un public plus large.

Radio Peloton : En tant que passionné de vélo, quel regard portez-vous sur l’évolution des sports cyclistes en général, notamment en Île-de-France ?

Jérôme Singery : En Île-de-France, peu importe la discipline, il reste beaucoup de choses à améliorer, notamment en termes de communication, d’image du sport et d’organisation, qui sont malheureusement en déclin.Les baisses de budget et la diminution du nombre de bénévoles impactent directement le développement des clubs. Il faut vraiment trouver des solutions pour redynamiser les sports cyclistes dans la région. En ce qui concerne la discipline que je pratique, Le polo-vélo est assez unique. Il allie technique, esprit d’équipe et passion. Il mérite d’être mieux connu et reconnu. Mon souhait est de voir plus de jeunes s’y intéresser et d’assurer un avenir solide à ce sport.

Propos recueillis par Victor Grézaud.

Photo : Loïc Manceau.

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Interview … d’Eddy Bevre (AJA-Franck Pineau)

Eddy Bevre est une figure incontournable du cyclisme amateur hexagonal ! Ancien sociétaire du VC Fontainebleau-Avon ou encore ancien président de l’AC Saltusien , il est l’homme derrière de nombreux événements phares à l’image de La Franck Pineau, La Cédric Pineau Gravel ou encore plus récemment le Challenge Franck Pineau. Ce dernier ouvrira ses portes ce dimanche à Chevannes (Yonne).

 

« Être acteur sur le terrain »

 

Radio Peloton : L’année 2025 s’annonce chargée pour vous avec la Franck Pineau, la Cédric Pineau et plus récemment la mise en place du Challenge Franck Pineau…

Eddy Bevre : Avec le Challenge Franck Pineau, nous proposons un événement de mars à septembre. Cette compétition est un défi structuré en plusieurs étapes. En ouverture de ces épreuves, des courses de niveau access et open sont aussi organisées.
La Franck Pineau est notre épreuve phare (28ème édition), avec des randonnées vélo route, VTT, gravel , même des parcours pédestres et un parcours trail. Tous les départs sont au Stade Abbé Deschamps à Auxerre. L’édition est ouverte à tous, y compris les amateurs de vélos couchés et e-bikes.
La Cédric Pineau Gravel(3ème édition) se concentre sur le nord du département avec des parcours variés pour les amateurs de gravel. Pour 2025, La Franck Pineau proposera neuf parcours de randonnée vélo route, deux parcours VTT, deux parcours gravel, trois parcours pédestres dont un dans Villeneuve- sur -Yonne pour faire découvrir l’histoire de cette ville avec un guide.

Radio Peloton : Comment vous est venue l’idée du Challenge Franck Pineau ?

Eddy Bevre : Ce challenge est né d’une idée partagée avec Franck Pineau. Nous avons créé « AJA Franck Pineau » avec l’AJA Auxerre pour structurer ces événements. L’objectif est clair . Redynamiser le cyclisme amateur local, surtout chez les jeunes, en proposant un trophée avec plusieurs épreuves, un classement général, et des maillots distinctifs de classements annexes.

Radio Peloton : Organiser des manifestations sportives est un véritable défi logistique…

Eddy Bevre : Sur La Franck Pineau, nous mobilisons entre 60 et 80 bénévoles le jour de la manifestation. La Cédric Pineau gravel étant en développement nous sommes une vingtaine de bénévoles le jour -J. Concernant, notre challenge, cela dépend aussi du parcours, mais pour le prix d’ouverture, nous comptons une trentaine de personnes qui nous aide. Ils assurent la sécurité, les inscriptions, la gestion des parcours et l’animations. Nous bénéficions aussi du soutien de médias spécialisés comme Cycle Magazine, Vélo Tout Terrain Magazine et Radio Peloton.

Radio Peloton : Quelles sont vos attentes autour de cette épreuve ?

Eddy Bevre : Pour 2025, l’objectif est d’accentuer notre focus sur les jeunes U15 et U17. Le lancement du Challenge Franck Pineau est un premier pas. À long terme, nous souhaitons en faire un événement de référence régionale et renforcer la visibilité de nos partenaires pour pérenniser ce challenge.L’idée est aussi de donner l’envie de monter sur un vélo à nos jeunes dans nos villages, en voyant passer à tous les tours nos champions de demain.

Radio Peloton : Ce Challenge redynamise également le cyclisme FFC dans l’Yonne qui était en perte de vitesse ces dernières années…

Eddy Bevre : L’idée est de multiplier les opportunités de compétition et d’animer la scène cycliste locale. C’est une première et nous ferons un bilan en fin de saison. Le sport est un levier formidable pour créer du lien social et valoriser les territoires. Nos événements permettent aux jeunes de s’initier au cyclisme et de rêver d’accéder à un niveau plus élevé. Mais avant tout, le sport et le cyclisme en particulier, c’est aussi l’école de vie.

Radio Peloton : Au cours des dernières décennies , le cyclisme icaunais est intimement lié à la famille Pineau décennies…

Eddy Bevre : Dans les années 80 et début 90, Franck a été le seul coureur du département chez les « pros » donc forcément c’était une référence. Je me souviens qu’il était dans l’organisation du critérium d’après tour à Briennon sur Armançon alors qu’il était encore coureur et qu’il l’a remporté quand j’étais gamin en 1990. Il roulait avec les minimes et cadets l’hiver, malgré son programme d’entrainement sa saison professionnel, cela fait de bons souvenirs. Quand Franck, m’a appelé pour m’occuper de sa randonnée, cela a été une fierté pour moi. Etant copain également de Cédric, son fiston qui a été longtemps professionnel, on a créé La Cédric Pineau Gravel depuis 2022.

Radio Peloton : Vous aurez également une licence de coureurs en FFC et Ufolep cette saison…

Eddy Bevre : J’ai pris une licence UFOLEP à l’US Nemours-Saint-Pierre car c’est le club de ma famille et une licence FFC avec l’AJA Franck Pineau. Mon but est de participer à quelques compétitions locales et de promouvoir le Challenge en étant acteur sur le terrain si j’ai un peu de temps pour m’entrainer. Même si le monde avance, avec Franck, on est nostalgique des courses autour de nos clochers avec la fête foraines et autres festivités, c’est pourquoi le but de ce nouveau Challenge Franck Pineau est simple . Essayer de faire rêver les jeunes tout en renforçant les liens entre le cyclisme amateur et notre territoire.

Pour en savoir plus sur le Challenge Franck Pineau, rendez-vous sur www.lafranckpineau.fr

Photo : Loïc Manceau. 

Propos recueillis par Victor Grézaud.

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Interview de … Cyrielle Bourguignon (Team Cycliste en Danseuse)

Cyrielle Bourguignon fait partie des féminines qui écument les cyclo-cross de la région parisienne durant l’intersaison ! Ancienne spécialiste d’aviron dans l’Orléanais, la sociétaire du Team Cycliste en Danseuse (Seine-et-Marne) ne démord pas d’ambitions pour 2025.

« Plus je fais de courses, plus je me sens à l’aise

Radio Peloton : Cyrielle, cela fait peu de temps que vous pratiquez le cyclisme en compétition…

Cyrielle Bourguignon : J’ai commencé le cyclisme en 2020, et j’en suis à ma troisième saison de compétition. J’ai fait une pause durant la saison 2022/2023 où je n’ai pas du tout couru car je suis partie huit mois en Amérique latine. A mon retour en avril 2023, j’ai repris l’entraînement puis la compétition en 2023/2024.

Radio Peloton : Vous avez une progression constante sur route …

Cyrielle Bourguignon : L’année dernière, j’ai travaillé afin d’améliorer mon endurance fondamentale, mon rythme cardiaque montait vite et haut, il fallait que je puisse travailler ce côté-là. Pour la route plus spécifiquement, je me suis entraînée sur des circuits comportant des côtes, notamment dans le coin de Saint Cyr- sur -Morin ou ça monte bien afin de m’améliorer. Je suis assez grande. Ma taille et mon poids ne sont pas des atouts lorsque ça grimpe. (sourires)

Radio Peloton : Mais également en cyclo-cross…

Cyrielle Bourguignon : Dans cette discipline, j’ai surtout cherché à améliorer ma technique. Plus je fais de courses, plus je me sens à l’aise. J’essaie d’en faire le plus possible, dans les deux fédérations FSGT et Ufolep.

Radio Peloton : Comment jugez-vous votre saison dans les sous-bois ?

Cyrielle Bourguignon : Je me suis blessée deux fois en début de saison . Au mollet en septembre / octobre, puis à la cheville avec une belle entorse en décembre. Cependant, je suis plutôt contente de ma saison, j’ai quand même réussi à faire quelques courses. Je me suis adaptée et ai fait beaucoup de musculation, surtout le haut du corps, bien pratique en cyclo-cross.

Radio Peloton : Cette progression est d’ailleurs récompensée par deux podiums aux régionaux Ufolep et FSGT en cyclo-cross…

Cyrielle Bourguignon : Le 5/01 j’ai couru le championnat Régional FSGT ou je finis troisième. J’étais très contente de ce podium. Puis j’ai couru le 12/01 au championnat Régional UFOLEP ou je prends la deuxième place . Je me suis sentie en forme physiquement et suis assez satisfaite de ma préparation malgré les blessures

Radio Peloton : Quel est votre parcours francilien de cyclo-cross préféré ?

Cyrielle Bourguignon : Je dirais le cyclo-cross de Bois- le- Roi (Seine-et-Marne). Le circuit comporte des parties techniques (le sable, des dévers, montées d’escaliers). Je pense à celui-là car l’année dernière j’avais beaucoup peiné à cause de la technicité du circuit. Cette année, je me suis sentie beaucoup plus à l’aise et ai pu constater mes progrès. J’ai en plus mené une belle bataille pour la seconde place avec un copine licenciée dans le Nord, c’était très sympa.


Radio Peloton : Vous avez effectué vos premiers tours de roues en FSGT…

Cyrielle Bourguignon : Effectivement, cette année le club s’est affilié à la FSGT, j’ai pu découvrir de nouveaux circuits, un nouveau règlement et de nouveaux, nouvelles concurrentes. Globalement, je dirais que le niveau est assez similaire même si j’ai pu rouler avec des filles vraiment très fortes, avec une super technique. La grosse différence est le nombre de coureurs au départ .En FSGT il y a beaucoup plus de monde, cela demande de s’adapter pour les départs, pour doubler.

Radio Peloton : Sur quel plan pensez-vous devoir encore progresser ?

Cyrielle Bourguignon : Sur deux plans : d’abord le départ où je subis encore trop la montée rapide du cardio, il me manque cette explosivité nécessaire à être en tête dès le début. Ensuite techniquement, je le constate à chaque CX quand je perds quelques secondes à chaque virage parce que je freine encore trop souvent. Cela ne représente que quelques secondes à chaque fois mais sur l’ensemble des tours l’addition est salée à la fin, jusqu’à 30 ou 40 secondes !

Radio Peloton : Vous portez les couleurs du Team Cycliste en Danseuse présidé par votre père, Frédéric Bourguignon…

Cyrielle Bourguignon : Je m’y sens très bien, il s’agit d’un club de famille, mon père étant le fondateur, le président et l’un des membres les plus actifs. Mes parents s’y investissent énormément, entre les organisations, la vie du club, la recherche de sponsors, le bien être des membres. Chaque dimanche, Valérie, Sophie, Christiane qui ne sont pas cyclistes sont pourtant présentes .Elles font des gâteaux, encouragent, passent les bidons. Je ne peux qu’être admirative de cet investissement et j’aime mon club pour ça, pour ces valeurs de partage, d’envie et de passion. Sans eux rien ne pourrait se faire.

Radio Peloton : Quel serait votre plus grand rêve dans le vélo ?

Cyrielle Bourguignon : Je souhaiterai un jour pouvoir gagner un titre national, porter le maillot tricolore et ramener ce titre au Team Cycliste en Danseuse.

Radio Peloton : Avec quelle motivation abordez-vous 2025 ?

Cyrielle Bourguignon : Beaucoup de motivation, je me sens encore novice dans le cyclisme, j’ai encore beaucoup à apprendre. Je m’entraîne durement chaque semaine afin de m’améliorer, je pense avoir encore une belle marge de progression.

Radio Peloton : Quels sont vos modèles chez les pros masculins et féminines sur route ?

Cyrielle Bourguignon : Chez les masculins, j’apprécie le coureur américain Sepp Kuss. Son année 2023 fut incroyable autant pour avoir remporté le Tour d’Espagne que pour son esprit d’équipe. Il a été exemplaire ; montrer que les leaders ont absolument besoin d’une équipe et d’équipiers qui se « sacrifient » pour eux. Les grands tours ne se gagnent jamais seuls. J’aspire à rouler avec cet état d’esprit. Chez les féminines Lotte Kopecki avec son palmarès épatant, une puissance au sprint qui laisse rêveuse. Pour l’année à venir, j’ai hâte de découvrir Pauline Ferrand-Prévôt sur la route, le passage du VTT à la route me semble promettre une belle découverte.

Radio Peloton :  Et en cyclo-cross ?

Cyrielle Bourguignon : Lucinda Brand, elle ne lâche jamais rien, elle a un mental d’acier et n’arrête jamais avant la fin. Cet état d’esprit lui a permis d’aller gagner quelques très belles courses cette saison. Côté masculin, Lars Van Der Haar, pour la longévité de sa carrière, son esprit sportif. Il s’est illustré il y a peu en se remettant l’épaule avec sa selle durant le CX de Gullegem.Je ne conseillerais pas de reproduire ça mais cela montre à quel point ces coureurs sont des guerriers.

Photo : Loïc Manceau. 

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Trois questions à… Marius Macé (SCO Dijon-Team Matériel Vélo.com)

Formé au Paris Cycliste Olympique puis au Team 94 Cycling avant de revenir dans le club de la capitale, Marius Macé fait partie des piliers du SCO Dijon-Team Matériel Vélo. Com, formation dans laquelle, il va entamer sa troisième saison. Avant de franchir le Rubicon du monde professionnel en 2025 ?

« Je n’ai pas coché toutes les cases »

Radio Peloton : Marius, vous sortez d’une saison 2024 aboutie et notamment en septembre …

Marius Macé : Septembre fût de loin la période dans laquelle je me suis le mieux senti depuis que j’ai commencé ce sport. Quand on travaille sur des mois et des années, ça fait extrêmement plaisir de voir ces moments récompensés par des succès au niveau national ! Forcément ma première victoire sur le Tour de Moselle m’a marqué. Je n’aime pas choisir de moments spécifiques car gagner, c’est surtout apprécier tout le travail fait en amont et récompenser en quelques sortes ces efforts. J’ai plus été marqué par ces deux derniers mois de saison où je me suis prouvé ma capacité à performer régulièrement au niveau National. Auparavant, je manquais de constance. 

Radio Peloton : On aurait mis un billet sur le fait de vous voir évoluer dans une formation professionnelle en 2025…

Marius Macé : Passer chez les pros, c’est l’objectif de la majorité des coureurs à ce niveau. Je ne me prends pas la tête, si je ne suis pas passé à l’échelon du dessus c’est que je n’ai pas coché toutes les cases. L’important pour moi c’est de travailler dur cet hiver pour y parvenir l’an prochain. Tant que je mets tout en œuvre je n’aurais pas de regret. Il y a toujours une partie des coureurs dans cette zone grise à mi-chemin entre le monde amateur et le monde pro. Je suis tourné sur ma saison au SCOD en 2025 et déterminé à montrer dès le début de saison que je « mérite » cette place chez les professionnels. Ça va être ma troisième année au « SCOD », le staff me connaît bien et vice versa, ce qui permet d’avoir des échanges francs et honnêtes en tout point. Ça m’apporte notamment une vision extérieure sur mes performances.

Radio Peloton : Vous avez également effectué un choix fort en 2025…

Marius Macé : J’ai choisi d’arrêter la piste pour me concentrer sur la route pour l’année 2025. J’aimerais toujours cette discipline, mais il est plus simple de rester concentrer sur un seul objectif. Cela n’impacte pas directement mon style de course. Étant sprinteur, je dois être bien plus patient sur route alors que la piste me permettait parfois de me défouler en étant très offensif ! En revanche, j’ai appris dans les vélodromes à lire la course même en étant à fond ce qui aide beaucoup dans la prise de décision sur route, où l’on peut parfois s’emballer et lâcher des cartouches qui n’ont pas lieu d’être.

Propos recueillis par Victor Grézaud. 

Photo : Gérard Briand. 

 

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Interview de… Justine Le Bras (Team Cycliste Linas-Montlhéry)

Dans la famille Le Bras, je voudrais la fille ? Bonne pioche ! Après des débuts au sein du club de Saint-Leu-Taverny-Bessancourt Olympique Cycliste devenu l’OC Val d’Oise puis des passages au sein d’Argenteuil Val de Seine 95, du CSM Villeneuve-la-Garenne et de l’US Métro-Transports, Justine Le Bras fait maintenant le bonheur du Team Cycliste Linas-Montlhéry depuis maintenant deux saisons. La protégée du président Rémy Turgis s’annonce comme la favorite chez les élites dames du championnat d’Île-de-France de cyclo-cross disputé ce dimanche à Bessancourt (Val d’Oise). Une épreuve qui porte également le nom de son frère, Clément, décédé en 2012.

« Faire un top 20 au championnat de France »

 

Radio Peloton : Justine, c’est une longue histoire d’amour entre le cyclo-cross et vous…

Justine Le Bras : J’ai commencé le vélo par le VTT, sur une épreuve du ROC d’Azur à 6 ans à peine. Après, je me suis essayé à tout, la route, le cyclo-cross, la piste… J’ai beaucoup appris et j’ai aimé la pluridisciplinarité. Après avoir mis entre parenthèse ma carrière sportive, pour me consacrer aux études, c’est le cyclo-cross qui me manquait le plus et c’est cette discipline que j’ai voulu reprendre à 200%. Le cyclo-cross demande un effort intense, plus difficile, plus technique mais aussi une certaine maitrise et un dépassement de soi.

Radio Peloton : Comment gérez-vous votre préparation pour rester compétitive tout au long de la saison ?

Justine Le Bras : J’ai pris la décision de prendre un entraineur, il y a maintenant deux ans. Depuis que nous travaillons ensemble, j’ai passé un cap et nous arrivons à mettre en place des entrainements qui me conviennent et me permettent d’être compétitive. Sur les courses, j’ai mes personnes référentes sur lesquelles je peux compter, qui m’accompagnent, me guident et me permettent d’analyser mes erreurs pendant les courses.

Radio Peloton : Y a-t-il un aspect particulier de l’entraînement en cyclo-cross que vous trouvez particulièrement exigeant ou gratifiant ?
Justine Le Bras : Effectivement, pour faire du cyclo-cross, nous devons rouler sous tous les temps. Cela demande une certaine rigueur et assiduité, même si l’entrainement doit se dérouler sous la pluie, sous la neige… Peu importe les conditions météorologiques.

Radio Peloton : Cela fait quelques années que vous portez les couleurs de la même formation…

Justine Le Bras : J’ai d’abord rejoint ce club sous l’appellation US Métro-Transports avant qu’il ne devienne le Team Cycliste Linas-Montlhéry. En tout, j’y suis depuis maintenant quatre ans. La structure est tournée vers le cyclo-cross et c’est ce que je recherchais. C’est un club familial avec de nombreux bénévoles qui œuvrent pour nous mettre dans les meilleures conditions. Le TCLM nous suit dans les déplacements sur les cross régionaux et nationaux. Cela nous permet d’avoir une intendance avec le matériel nécessaire, et nous met dans de bonnes conditions.

Radio Peloton : Vous serez candidate au titre régional en cyclo-cross à Bessancourt ce dimanche…

Justine Le Bras : Plus globalement, mes objectifs de la saison sont avant tout de performer lors du championnat d’Île-de-France et de faire un top 20 au championnat de France, voire mieux. Lors du régional à Bessancourt, j’ai également envie de performer lors du championnat IDF par équipe, notamment avec les jeunes que je suis régulièrement sur les courses.

Radio Peloton : En regardant vos performances de 2024 , qu’avez-vous appris qui pourrait influencer vos objectifs pour 2025 ?

Justine Le Bras : J’ai appris qu’il fallait arriver zen sur les événements importants et se mettre dans une bulle assez tôt avant le départ. Je pense avoir appris à mieux aborder ces courses, et à me libérer aussi bien mentalement que physiquement. Cela peut me permettre d’envisager, pourquoi pas, de meilleurs résultats l’an prochain.

Radio Peloton : Puis après la saison de cyclo-cross viendra celle sur route…

Justine Le Bras : Mes projets pour l’année 2025 sont avant tout de prendre du plaisir sur la saison de route, et pourquoi pas de découvrir de nouvelles épreuves. Mais surtout de continuer de progresser pour envisager une nouvelle saison de cyclo-cross avec pourquoi pas de nouvelles ambitions.


Radio Peloton : A l’image d’un Michel Vanvynckt par le passé, tenter de nouvelles disciplines peut faire partie de vos projets ?

Justine Le Bras : J’ai déjà essayé la quasi-totalité des disciplines du vélo et performer dans de nombreuses étant jeune. Pour le moment, je n’envisage pas de nouvelles choses, mais plutôt l’approfondissement de ce que je fais déjà.

Radio Peloton : Vous avez 29 ans. Comment voyez-vous votre investissement dans le monde du cyclisme dans quelques années ?

Justine Le Bras : Ma carrière est derrière moi, j’ai déjà vécu de belles choses (podium au France piste, plusieurs TFJV/TFJC…), je fais maintenant du vélo pour le plaisir. Dans quelques années, j’aimerai suivre certains jeunes, comme je le fais déjà un peu, notamment en cyclo-cross. J’organise, à titre personnel, des stages de techniques, et le fait de voir les jeunes progresser me plait énormément. J’aimerai donc, pourquoi pas, m’investir davantage dans la transmission auprès des jeunes afin de leur apprendre les bonnes méthodes et les encourager à pratiquer cette activité.

Propos recueillis par Victor Grézaud.

 

Photo : Loïc Manceau. 

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Trois questions à … Mathieu Demandrille (CSM Puteaux)

Cela fait de nombreuses années que Mathieu Demandrille roule sa bosse dans les pelotons franciliens ! A 33 ans, le pensionnaire du CSM Puteaux présente la particularité de courir épisodiquement contre son frère, Alexandre, licencié à l’ES Gervais-Lilas avec qui il sera coéquipier en 2025.

« J’aime particulièrement les critériums »

 

Radio Peloton : Mathieu, cela fait de nombreuses années que vous écumez les courses franciliennes maintenant…

Mathieu Demandrille : Je retiens de belles courses pour la plupart malheureusement disparues aujourd’hui, de beaux moments à l’avant et du plaisir. Cependant, J’ai vu les courses se raréfier, paradoxalement, avec la refonte des catégories, le niveau monte en Open3 et Access1 et beaucoup moins en Open1/2. Les coureurs se sont adaptés au moment du choix de la licence et ont souvent choisi une catégorie en dessous de leur niveau.

Radio Peloton : Quel est votre leitmotiv à garder cette passion pour le cyclisme de compétition ?

Mathieu Demandrille : Le plaisir de participer aux courses est intact, celui de courir avec les copains également. J’aime particulièrement les critériums comme ceux Soisy -sous -Montmorency, Bois d’Arcy ou encore La Garenne Colombes. J’espère bien y figurer en 2025 et tenter de gagner ou faire gagner mon frère Alexandre.

 

Radio Peloton : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes coureurs qui souhaitent se lancer dans le cyclisme en compétition ?

Mathieu Demandrille : Surtout de trouver un club familial, sans pression, avec une bonne ambiance comme chez nous à l’ESGL93 et s’amuser ! Au cas où, on a encore de la place (sourires).

 

Propos recueillis par Victor Grézaud.

 

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Interview de … Charles-Henri Fouyer (US Ezanville-Ecouen)

Charles-Henri Fouyer a été sur tous les fronts en cette année 2024 ! Le sociétaire de l’US Ezanville-Ecouen s’est distingué à la fois sur les compétitions FFC et Ufolep essentiellement du nord de la région parisienne. Avec l’idée de poursuivre sur cette lancée en 2025 ?

 

« Continuer à prendre du plaisir »

 

Radio Peloton : Charles-Henri, comment arrivez-vous à performer tant aussi bien aux courses FFC et Ufolep ?

Charles-Henri Fouyer : Concrètement, les courses access et Ufolep se ressemblent assez. On y retrouve les mêmes circuits, les mêmes distances, et même les mêmes coureurs parfois. Par exemple, la course de Baillet-en-France en FFC en fin de saison . Il y a peut-être un peu plus de monde en FFC, mais ce n’est pas trop difficile de s’adapter. La vraie différence, c’est sur les courses Open – Elite, qui sont plus longues et plus difficiles. Je m’y lance seulement quand je suis en bonne condition, comme beaucoup d’autres coureurs de ma catégorie.

Radio Peloton : Vous avez un parcours sportif assez atypique…

Charles-Henri Fouyer :À la base, je jouais au football jusqu’à mes 24-25 ans, mais à un niveau très modeste. Quand j’ai commencé à me lasser, j’ai basculé vers la course à pied, un sport très pratique, même si j’ai rapidement accumulé quelques pépins physiques. J’ai tenté de faire quelques courses, mais je n’étais vraiment pas bon. J’ai ensuite récupéré le vélo de mon père, et là, j’ai vraiment accroché. J’avais déjà roulé auparavant, mais rien de comparable. En 2012, j’ai pris une licence au club de Belloy-en-France pour rouler en groupe, et quelques mois plus tard, je me suis lancé dans ma première course Ufolep. J’ai commencé uniquement sur la route, puis j’ai tenté le cyclo-cross et le contre-la-montre.

Radio Peloton : Quelle comparaison pouvez-vous faire entre la FFC et l’Ufolep ?

Charles-Henri Fouyer : En Ufolep, la 1ère catégorie est la plus élevée. Un coureur peut y remporter 10 ou 15 courses par an. En FFC, c’est différent : on peut monter de catégories, mais certains préfèrent freiner pour éviter de monter. Sans parler des doubles licences dans différents clubs, ce qui rend les courses un peu spéciales. Ce sont deux systèmes avec des spécificités bien distinctes. En début de saison, je choisis des courses avec beaucoup de participants en Access ou certaines courses Ufolep, mais quand mes objectifs approchent, vers mai ou juin, je préfère les épreuves Open, voire Elite, non pas pour le résultat mais pour l’expérience. Ce sont vraiment des courses différentes, et j’aime beaucoup ça.

Radio Peloton : Vous voilà déjà tourné vers 2025…

Charles-Henri Fouyer : A 43 ans, j’ai déjà eu la chance d’atteindre bon nombre de mes objectifs. Pour l’année prochaine, je prévois une saison de route plutôt classique, mais au sein d’une nouvelle équipe. J’espère que cela apportera une nouvelle dynamique et que je serai au niveau des années précédentes. L’idée est de continuer à prendre du plaisir en étant acteur sur les courses.

 

Propos recueillis par Victor Grézaud.

 

Photo : Gérard Briand. 

 

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Interview de… Delphine Deker (US Ivry)

Pensionnaire de l’US Ivry depuis 2015, Delphine Deker fait partie des féminines qui mettent avant le club francilien en FSGT. Polyvalente, la val-de-marnaise s’illustre tant aussi bien dans les sous-bois que sur la route.

« C’est une saison qui me semble assez aboutie »

 

Radio Peloton : Delphine, vous avez débuté le vélo en compétition à l’âge de 45 ans…

Delphine Deker : C’était en 2015. Dès ma première année, j’ai participé à des cyclosportives. J’ai été assidue sur ce type de compétition. Puis par la suite, j’ai découvert le cyclo-cross en 2019 avant d’en faire de même avec les courses sur route en circuit trois ans plus tard.

Radio Peloton : Qu’aimez-vous dans un sport comme le vélo ?

Delphine Deker : J’aime ce sport pour sa variété des pratiques, mais aussi  parce que je ne blesse pas, que l’on peut aussi s’améliorer physiquement et techniquement. J’ai pratiqué la course à pied de 36 ans à 44 ans. Je suis partie de zéro dans le sport de compétition. Je n’avais pas fait de sport jeunes autre qu’à l’école, j’ai intégré un club d’athlétisme ce qui m’a permis d’apprendre la technique de course et de suivre des entraînements construits. Mon niveau est toutefois resté moyen.

Radio Peloton : Comment jugez-vous votre saison sportive 2024 ?

Delphine Deker : C’est une saison qui me semble assez aboutie. J’avais deux objectifs . Me qualifier pour les championnats du monde UCI et les championnats de France FSGT. Je me qualifie aux UCI en finissant 3e de ma catégorie lors de la cyclosportive 66 Degrés Sud et j’obtiens le titre de championne de France de ma catégorie . Par la suite, mon moment fort aura été d’obtenir le maillot de championne nationale FSGT et d’être Vice-championne nationale de CLM FSGT alors que ce n’est pas ma discipline. A contrario, le France masters FFC ne restera pas un grand souvenir, les conditions ne me convenant pas. Je n’espérais pas gagner mais rester dans l’échappée. Une erreur de placement fait que je décroche dans une descente.

Radio Peloton : Comment se déroule votre intersaison ?

Delphine Deker : Je suis en mode cyclo-cross avec en perspective le championnat National FSGT et le championnat de France masters FFC. Je vais surement pratiquer également un peu le e-cycling avant d’envisager la pratique du gravel en compétition la saison prochaine.

Radio Peloton : Toujours sous les couleurs de l’USI ?

Delphine Deker : Toujours ! C’est un club où l’on pratique le cyclisme sans se prendre la tête, de façon ludique et dans le respect de tous les pratiquants. La compétition n’est pas réservée qu’aux champions et championnes, il existe de nombreuses courses amateurs de tous les niveaux.

 

Photo : Loïc Manceau. 

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