L’EC Montgeron-Vigneux sur sa lancée

Meilleur club de l’Essonne depuis de nombreuses années, l’EC Montgeron-Vigneux le sera encore sur l’année écoulée. Avec 48 victoires, la formation nord essonnienne a vécu une saison sportive certes un peu moindre en termes de titres mais avec une représentativité dans toutes les catégories. Le départ de la dernière étape du Tour de France à Montgeron restera un grand moment dans la vie des sociétaires du club essonnien. L’ECMV s’est également distingué sur presque tous les terrains de jeux à la fois sur piste, en cyclo-cross, route, VTT. L’école de vélo reste au cœur du projet du club. A la volée, les satisfactions sportives en termes de résultats pourraient être sur l’année 2017, Cyprien Goussot, Hugo Duchaussoit, Aurélien Tardif, Maxime Berneron, Stéphane Eugène, Patrick Losy, Francisco Hernandez, Laurent Corbeau, Christophe Malet, Pascal Ferri… Professionnel dans l’équipe HP-BTP-Auber 93 et licencié à l’ECMV, Kévin Le Cunff s’est aussi mis en évidence pour sa première année chez les professionnels. Après trois ans de présidence, Jean-Claude Berneron a cédé sa place à Marc Riebel.

 

Photo : Loïc Manceau.

 

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Interview de… Nicolas Vallée (ESC Meaux)

Nicolas Vallée est le dernier francilien en date à avoir obtenu une médaille lors d’un championnat du Monde cette saison ! A 19 ans, le pilote de l’ESC Meaux formé au TC Cerny est devenu champion de France élite de trial cet été avant de prendre la médaille d’argent au début du mois de novembre lors du championnat du Monde de trial à Chengdu (Chine).

« J’ai rempli tous mes objectifs »

 

 

Radio Peloton: Nicolas, quelle année 2017 pour vous …

Nicolas Vallée : En effet, cela a été une année riche en émotion aussi sur le plan sportif que scolaire. J’ai rempli tous mes objectifs entre le titre de champion de France, la victoire sur une manche de coupe du Monde et le podium au championnat du Monde. Pour ma première année chez les élites c’est satisfaisant. A côté de cela j’ai également validé ma première année en école d’ingénieur.

Radio Peloton : Vous ne passez pas loin du titre mondial néanmoins …

Nicolas Vallée : Je suis parti avec un podium comme objectif sur cette compétition. Je me rends compte qu’avant d’attaquer la dernière zone nous sommes quatre ex-æqo, donc quatre à pouvoir potentiellement remporter l’or. Ma deuxième place aux qualifications me permettait de passer en avant dernière position, et donc de pouvoir voir les scores de mes adversaires. J’ai préféré assurer un gros passage pour être sur d’atteindre la deuxième place, et je m’en satisfais pleinement pour cette première année chez les élites !

 

Radio Peloton : Que retenez-vous de cette expérience en Asie ?

Nicolas Vallée : C’était la première fois que je voyageais en Asie. Le changement par rapport à l’Europe est radical ! Nous étions à Chengdu, une ville de plus de 14 millions d’habitants. Il y avait énormément de pollution, certains jours nous ne pouvions pas voir à 300 mètres. Pour parler de l’événement, j’ai été très agréablement surpris. Le trial était réuni avec le BMX freestyle et le XCE dans un grand parc. Beaucoup de spectateurs étaient au rendez-vous. Nous avons roulé avec des règles différentes de celles des coupes du Monde, et ce nouveau format est vraiment convaincant ! Je suis très content de ma course, j’ai tout donné en finale, cela me met déjà en confiance pour la saison à venir !

Radio Peloton : Que restera votre plus beau souvenir de l’année 2017 ?

Nicolas Vallée : Mon plus beau souvenir ? Les pandas que j’ai vu dans un parc en chine ! je suis fan de panda ! (Sourires). Plus sérieusement, c’est la coupe du monde élite aux Menuires que j’ai remportée. C’était la première fois que je m’imposais chez les « grands » grâce à un obstacle que j’ai été le seul à franchir ! (Sourires).

Radio Peloton : En quoi va consister votre intersaison Nicolas ?

Nicolas Vallée : Je vais me reposer pendant quelques temps avant de reprendre l’entraînement. Je vais avoir beaucoup de temps pour me préparer avant le début de saison. Je vais faire un gros travail physique à coté du vélo, et un gros travail sur le vélo pour la partie technique. Je vais effectuer plusieurs stages avec mon team Jitsie dans différents endroits, donc plein de choses à venir encore ! J’ai déjà hâte d’attaquer la saison à venir, je suis plus que motivé. Je vais également avoir l’honneur de participer cette année encore aux trials indoor organisés par Bernard Estripeau, c’est toujours géant de rouler à ces évènements, le nombre de spectateurs est hallucinant ! Je ne connais pas encore précisément les dates et les lieux en revanche.

Photo : Pascale Grimault.

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Interview de… William Bastit (CSM Clamart)

Pas facile de saisir un moment dans l’emploi du temps de William Bastit ! A l’aube de ses 41 ans, ce salarié de la ville de Clamart additionne les casquettes : très actif dans toutes les activités du CSM Clamart auquel il nous concède « consacrer sa vie », il est aussi –et surtout- connu comme entraineur de son école de vélo et Président de la Commission des Jeunes du CIF. Entre deux réunions, un entrainement et un dimanche au cyclo-cross, William a accordé quelques heures à Radio Peloton pour raconter son parcours et sa vision des écoles de vélo aujourd’hui …

« Montrer l’exemple »

 

Radio Peloton : Quand es-tu arrivé au club de Clamart ?

William Bastit : Je suis arrivé au club de Clamart à 8 ans et n’ai connu que ce club ! Le président d’alors, André CHILPRETRE, alias Dédé, a débarqué dans le commerce de mes parents car il cherchait des sponsors/partenaires pour le club. Quand il m’a vu avec mon frère, il nous a dit « Ca vous dirait de faire du vélo ? ». Et tout est parti de là ! Comme quoi, il suffit de peu pour provoquer le déclic.

RP : Et après le déclic ?

W.B :J’ai immédiatement trouvé ma place au sein de l’école cycliste (ancien nom des Ecoles de Vélo, ndlr) grâce notamment à l’encadrement très pédagogique de Jean François MAZAUD. Je dois d’ailleurs à Jean-François cette envie que j’ai eue très tôt, en Minimes, de devenir éducateur. Et dès ce moment-là, j’ai commencé à l’aider et vite compris que mon destin était plutôt de ce côté-là que d’une carrière cycliste !

 

RP : Pour quelles raisons préférais-tu l’encadrement à la pratique « personnelle » ?

WB: C’est essentiellement en raison de mon gout pour le collectif. Je suis plutôt quelqu’un qui apprécie d’être en tribu plutôt que seul sur mon vélo pendant 3h dans la vallée de Chevreuse. Tout en étant passionné de cyclisme, j’ai vite compris -en Juniors- que les contraintes de la compétition à ce niveau ne me conviendraient pas. J’ai donc passé mes brevets fédéraux très tôt.

RP : Tu es donc au CSM Clamart depuis plus de 30 ans : on imagine que des choses ont changé depuis 1985 ?

WB: Oui, nous ne sommes pas un écosystème en dehors des réalités… Les temps changent, les gens changent et moi le premier. Quand j’ai débuté et pendant des années ensuite, nous étions une grande famille, qui se réunit régulièrement, avec des parents qui restent le soir pour parler avec les autres parents, qui se préoccupent de la vie du club et proposent de l’aide…. Ce temps-là, cet âge d’or, a disparu. Pour autant, je m’efforce de garder l’esprit du club de mes origines.

Aujourd’hui, les rythmes de vie, la société de consommation, les réseaux sociaux etc. percutent complètement cette vision « idéale » que j’ai du club. J’essaye de m’y adapter, en utilisant ces leviers, en tentant de faire vivre autrement qu’avant l’esprit collectif et convivial. Mais c’est dur.

RP : Quantitativement, comment se porte le CSM Clamart ?

WB:Plutôt bien ! Notre école de vélo se maintient à 30-35 coureurs chaque année : avec des jeunes qui s’attachent très vite au club –au-delà de mes espérances- et renouvèlent leur licence d’année en année. Et des nouveaux venus qui régénèrent en permanence notre club.

C’est un gros travail au quotidien porté par une exigence :je ne conçois pas que le CSM Clamart ne soit pas aussi porteuse et impliquée dans le futur qu’elle ne l’a été dans le passé. C’est l’image de tant de personnes qui portent ou qui sont passées par nos couleurs… Et l’image d’une ville, Clamart, qui a toujours suivi de près et soutenu le cyclisme au niveau local.

RP : Et les résultats suivent…

WB: Oui. C’est lié à la densité et au travail, et pas seulement le mien évidemment ! Pour donner un exemple, nous sommes tous les mercredis 4 éducateurs et un dirigeant en voiture pour encadrer et assurer la sécurité des jeunes coureurs.

Des entraînements encadrés et ludiques : les jeunes progressent et les bons résultats individuels et collectifs sont là. Nous avons terminé 2ème du Challenge du CIF par exemple. Et nous visons la première place au classement CIF 2017 des écoles de vélo.Nous n’avons pas encore le résultat, mais je suis optimiste !

Tout cela, c’est une grande fierté pour mes amis éducateurs, dirigeants bénévoles, nos partenaires et en premier lieu notre Ville et moi …

 

RP : Au-delà de Clamart, quel regard portes-tu sur l’évolution des écoles de vélo ?

WB: Attirer les jeunes vers le cyclisme, c’est évidemment ma grande préoccupation en tant qu’entraîneur, mais aussi en tant que Président de la Commission Jeunes du CIF. Et nous avons clairement un problème d’image ! D’ailleurs, la FFC a créé un label pour tenter de renverser la vapeur et donner un nouveau souffle aux écoles de vélo. Aujourd’hui, où que tu habites en IDF, tu as peu de probabilité de croiser une course ou une animation pour les jeunes cyclistes. Pour plein de raisons : mais forcément, ce qui est invisible ne suscite pas d’intérêt.

RP : Le problème, ce n’est pas que les clubs n’ont pas tout simplement plus les moyens humains pour impulser ce type d’initiative ?

WB: La volonté est le premier axe des moyens humains. Donc, oui, c’est un problème de moyens humains…

Je regrette vraiment qu’il n’y ait pas plus de jeunes ou moins jeunes coureurs qui se mettent à l’encadrement. C’est certes une mission très prenante et qui peut être chronophage, mais c’est aussi très riche en rencontre, en satisfaction, en évolution personnelle. Et surtout il s’agit d’un investissement tellement important pour nos jeunes et les familles qui les encadrent !

Une fois dit cela, je n’oblige personne et ne fais de procès à personne : je n’ai pas la solution pour donner envie aux personnes de s’impliquer, sinon de montrer l’exemple ! Et peut-être aussi de renouveler l’image que donne à voir la sphère dirigeante du cyclisme, à tous les niveaux. Si personne n’est attiré, il y a forcément une raison.

 

RP : J’imagine que c’est ce que tu portes en tant que Président de la Commission des Jeunes au CIF ?

WB: Oui. C’est une mission qui m’a été confiée par le Président du Comité Régional Île- de- France de la FFC à la suite de la disparition de notre ami et modèle Christian DAGUE. J’étais alors responsable des Ecoles de Vélo du 92. Sous la présidence de Christian, j’ai appris pendant de nombreuses années à ses cotés une nouvelle politique du cyclisme jeunes en IDF, le respect de la découverte des sports cyclistes (polo-vélo, piste, cyclo-cross, vtt), proposer de nouvelles épreuves aux licenciés, et une importance a toujours être bien entouré de responsables départementaux investis, des femmes et hommes de Terrain.

J’ai pris cette présidence avec une grande fierté de poursuivre ce travail en direction de nos jeunes ! Cette commission encadre toute l’activité des écoles de vélo d’IDF : Calendrier de courses, règlementation, sélections, organisations… Nous souhaiterions également développer de nouvelles épreuves et promouvoir le cyclisme dans notre région en nous appuyant sur des épreuves phares, comme le Tour de France, des Championnats ou des journées de découverte des sports cyclistes. Bref, nous ne manquons pas d’idées !

Je veux quand même souligner que dans cette commission, le Président n’a pas un rôle plus fort que les Responsables départementaux : il est important que toutes ces personnes soient reconnues comme des Dirigeants régionaux qui s’investissent pour tous nos jeunes franciliens. Ce mandat est un prolongement de l’investissement local que chaque responsable fait déjà, un peu comme un Club Francilien de Clubs multi départementaux.

RP : Le cyclisme a un futur en Ile de France ?

WB: Evidemment ! Le cyclisme est un sport extraordinaire : il a donc un futur ! Et je veux ici souligner que si je regrette une baisse des vocations, il y a quand même en Ile-de-France des dizaines d’éducateurs, entraineurs, bénévoles qui donnent leur temps pour que les jeunes puissent pratiquer le cyclisme. Ces éducateurs, dont je fais partie, sont des acteurs indispensables à l’éducation de tellement d’enfants… C’est un rôle merveilleux -personne ne nous force- et un engagement avec nous-même et le futur de notre sport.

Sans éluder nos difficultés, c’est cette image, celle d’un cyclisme qui a de l’avenir, que je veux retenir.

Propos recueillis par Christophe Dague.

 

Photo : Alexandre Roma.

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Divers brèves


Cyclisme sur route :

Christophe Meyer (CC Igny-Palaiseau 91) a pris la 7e place de la course 2e catégorie de Montlouis-sur-Loire (Indre-t-Loire), le 10 septembre dernier.

David Houdouin (VC Etampes) s’est classé 9e en 3e catégorie à Saint-Denis-en-Val (Loiret), le 17 septembre.

Cyclisme sur piste :

Le Palaisien Sébastien Vigier (US Créteil) a pris la neuvième place de la deuxième manche de coupe du Monde en vitesse individuelle à Manchester (Grande-Bretagne), samedi dernier. L’ancien coureur du CC Igny-Palaiseau 91 se classe cinquième sur la vitesse par équipe en compagnie de Quentin Lafargue et Melvin Landerneau.

Aurélien Tardif (EC Montgeron-Vigneux) a pris la deuxième place sur l’omnium juniors lors de la première manche de la coupe d’Hiver sur piste le 5 novembre dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines). Cindy Pomares (COCF Courcouronnes) se classe deuxième chez les seniors dames.

Trial :

Le Valpuisien Nicolas Vallée (ESC Meaux) a remporté la médaille d’argent lors du championnat du Monde de trial élite à Chengdu (Chine), samedi dernier. La victoire est revenue au britannique,Jack Carthy. L’ancien pensionnaire du Trial Club de Cerny avait remporté le titre de champion de France élite de la discipline en juillet dernier.

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La bonne dynamique du VC Fontainebleau-Avon

Le VC Fontainebleau-Avon s’est réuni samedi dernier à l’occasion de son Assemblée Générale à la Maison dans la Vallée, point de départ de son organisation 2e catégorie, Paris-Avon-Lorrez-le-Bocage. Le club seine-et-marnais a réussi une saison 2017 relativement aboutie avec un total de 35 victoires dont trois titres, 45 podiums et huit prix d’équipe. Les coureurs du président Stéphane Colas ont su également rectifier le tir par rapport à l’an passé sur plusieurs aspects. Il y a une vraie dynamique avec des jeunes qui arrivent chaque année au club et qui progressent à leur rythme. La présence d’Evelyne et Patrick Varenguin n’y est pas étranger. Les départementaux ont été également sur le devant de l’affiche avec les bonnes performances notamment de Xavier Stocard .Les coureurs 2e et 3e catégories ont montré que l’on pouvait compter sur eux à l’image de Romain Bona, Eric Crapard,Vincent Girardin,Victor Leblond soutenus dans leur déplacement par leur directeur sportif Bernard Letscher. Le VC Fontainebleau-Avon, club aux 23 partenaires veut continuer sur cette dynamique l’an prochain avec l’ambition d’obtenir autant de bons résultats que cette année, voire plus.

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Le CDC 77 tire le bilan

L’Assemblée Générale du CDC 77 s’est déroulée vendredi dernier à Avon (Seine-et-Marne), à la Maison de la Vallée ! C’est au total une petite moitié du club du département qui ont assisté à la traditionnelle AG commune à tous les départements. Après un détail sur le bilan sportif et financier, le président du Comité de Seine-et-Marne, José Gouère a tenu à rappeler les prochaines échéances dans le département avec la troisième manche de la coupe de France de cyclo-cross à Jablines le 3 décembre. Pour rappel, le comité d’organisation recherche toujours des bénévoles pour cette journée importante pour le cyclisme seine-et-marnais. Cette saison la Seine-et-Marne a organisé près d’un tiers des courses disputées sur la région parisienne ce qui en fait le département le plus actif en Île-de-France. Le championnat de Seine-et-Marne des minimes et cadets a eu lieu à Jouarre , à Chaintraux pour les départementaux et Mouroux en 3e catégorie. En BMX, quatre manches dont une facultative ont déterminé les différents champions du département. Rappelons qu’en trial Nicolas Vallée et Vincent Hermance (ESC Meaux) disputent en fin de semaine les championnats du Monde à Chengdu (Chine). A noter qu’une minute de silence a été observée en hommage à Christian Liénard (Lagny PC) et Mathieu Riebel (VCA du Bourget), décédés cette année.

 

 

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Interview de… Stéphane Izoré

Tombé dans la marmite du cyclisme au club d’Aulnay-sous-Bois (93) dès son plus jeune âge, l’actuel entraîneur au Pôle Espoirs d’IDF Stéphane IZORE a, à 48 ans, une expertise sur son milieu qui en fait un acteur incontournable du vélo en France. Turgis, Vigier et des centaines d’autres lui doivent d’avoir trouvé, à un moment clé de leur carrière, le bon équilibre entre études et sports de haut-niveau.
C’est d’ailleurs tout l’enjeu du Pôle Espoirs IDF, situé depuis 6 ans au CREPS de Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine), auquel Stéphane est très attaché. Rencontre.

« Je suis un fervent défenseur de la lutte contre le dopage »

Radio Peloton : Stéphane, qu’est-ce qui t’as amené à devenir entraineur cycliste ?

Stéphane Izoré : Après plusieurs années de cyclisme (route, piste et cyclo-cross) au club d’Aulnay, j’ai dû faire un choix entre un investissement à temps plein dans le cyclisme en 1ère catégorie et mes études. A 20 ans environ, j’étais en licence de maths et j’ai fait le choix des études.
A ce moment charnière de ma carrière, j’ai eu des doutes sur la façon dont je m’étais entrainé. Je voulais mieux comprendre les mécanismes et j’ai donc passé un Brevet d’Etat (BEES1 ; Stéphane obtiendra le BEES2 –ancêtre du DEJEPS- en 2010, NDLR). A l’issue de ce premier brevet d’Etat., et après une année de service militaire, je suis devenu entraineur au CSM Clamart. Progressivement, je suis devenu Assistant Technique Départemental (ATD) des Hauts-de-Seine, entraineur du Pôle Espoirs à Melun (sous l’ère Jean-Pierre Demenois) jusqu’en 2006, année pendant laquelle Patrice Cossard a voulu redonner au Pôle Espoirs une dimension plus forte et plus pérenne. J’ai été choisi pour encadrer ce Pôle. Depuis, salarié du CIF, je partage 2/3 de mon temps au Pôle Espoirs, et 1/3 sur la formation, sélection et stage.
Côté compétition, j’ai arrêté (sur une victoire !) en 2002 en catégorie régionale (équivalent 3ème).

Radio Peloton : Quel est l’objectif du Pôle Espoirs ?

Stéphane Izoré : Le pôle Espoirs repose sur le principe du double projet éducatif et sportif avec une priorité sur les études, à savoir l’obtention du Bac. J’ai la fierté aujourd’hui de pouvoir afficher un taux de réussite proche des 100% à cet examen.
Côté sportif, le pôle Espoirs n’est pas là pour faire des coureurs professionnels : il est là pour que les coureurs atteignent leur meilleur niveau possible. Toutes les détections du monde ne peuvent voir que des potentiels dont seul l’avenir pourra nous dire si ce potentiel est accompagné d’une bonne vision tactique en course par exemple et donc de résultats de haut niveau.
J’ai coutume de dire que je ne fais que « préparer le moteur » : mais ça ne suffit pas pour être un grand champion ! Il peut y avoir des coureurs immédiatement exceptionnels à tous les niveaux : c’est le cas de Tanguy Turgis pour qui je n’ai finalement pas eu beaucoup de travail à faire ! Mais tous n’ont pas ce profil « parfait ».

 

Radio Peloton :  Comment se fait la sélection pour entrer au Pôle Espoirs ?

Stéphane Izoré : Au regard de la philosophie du Pôle, nous regardons -avant même le niveau d’étude-, le comportement en classe. Un élève studieux et attentif a plus de chance d’être sélectionné qu’un élève indiscipliné, même si ce dernier a de meilleurs résultats en classe.
Ensuite, nous procédons à l’étude de tests physiologiques, réalisés à l’extérieur. Des coureurs qui n’ont pas encore eu de résultats, même en Juniors 1, peuvent avoir un réel potentiel à exploiter. Mon rôle est de détecter ce potentiel et de les faire ensuite monter en puissance.
Le Pôle s’adresse donc à des coureurs déjà très bons qui veulent pouvoir vivre leur passion tout en faisant leurs études ainsi qu’à des jeunes meilleurs en étude voulant progresser dans le cyclisme. Toujours le « double projet » : c’est vraiment essentiel.
J’ajoute qu’il n’y a pas de cooptation pour entrer au pôle : je ne sollicite personne. Ce sont les jeunes qui choisissent de candidater ou pas.

Radio Peloton : Tu vis comment ton rôle au Pôle ?

Stéphane Izoré : Je suis à la fois entraîneur, mais aussi coordinateur de tout ce qui se passe au Pôle. C’est moi qui sollicite les préparateurs physiques, qui prend les rendez-vous médicaux, qui gère les plannings d’entrainement de chacun, qui fait le lien avec les familles pour les questions scolaires etc.

Radio Peloton :Tu as des liens avec les clubs des jeunes sportifs ?

Stéphane Izoré : Honnêtement, c’est assez inégal en fonction des clubs. Mais ce serait mon souhait de nouer des liens plus réguliers, je dirais même de confiance, avec les clubs, notamment parce que nos entrainements sont basés sur les objectifs des clubs. Ce n’est pas moi qui décide des moments où le coureur doit être en forme : c’est son directeur sportif. Ce qui est normal puisque les sportifs courent 98% du temps sous les couleurs de leur club.
Par ailleurs, si nous avions plus de liens, cela pourrait notamment éviter des doubles discours qui, je crois, portent préjudice aux coureurs.

 

Radio Peloton :Tu interviens en amont et en conseil des sélections IDF pour les courses nationales : les coureurs du Pôle sont avantagés ?

Stéphane Izoré :C’est tout le contraire ! Comme je sais « tout » des sportifs du Pôle, je suis beaucoup plus exigeant envers eux. Il m’est arrivé de demander à Francis Coquoz de ne pas sélectionner un jeune en raison de son attitude à l’entrainement, ou de problèmes de discipline au lycée. Et ça, je ne peux pas le voir pour ceux ne sont pas au Pôle.
Donc, les gens qui pensent qu’être au Pôle est synonyme d’être en sélection se trompent complètement.
Par exemple, pour la première sélection de la saison, c’est tout bête : on va à la Ferté Gaucher en mars (Boucles de Seine -et -Marne) et on prend les six meilleurs franciliens au classement, auxquels nous ajoutons « deux jokers ». Pôle ou pas Pôle !

Radio Peloton : Si tu avais plus de moyens, que souhaiterais-tu améliorer au pôle ?

Stéphane Izoré : Ben… Déjà les moyens ! Si je possédais du matériel plus pointu, type capteurs de puissance par exemple, je pourrais travailler avec plus de précision pour les coureurs.
Si nous avions, je te parle dans l’idéal, des vélos pour éviter que les jeunes aient à emmener le leur tous les lundis : ce serait vraiment plus simple à gérer pour eux.
J’aimerais aussi plus de lien avec les clubs : qu’on soit sur le même discours pour le coureur.
Enfin, toujours dans l’idéal, il faudrait trouver des aides financières pour les familles. Le coût d’une année au Pôle espoir est assez élevé (5300€/an, ndlr) et c’est un frein pour beaucoup y compris pour des sportifs de haut-niveau.

Radio Peloton :Peux-tu me raconter une semaine « type » pour un jeune du Pôle ?

Stéphane Izoré :Nous avons un aménagement scolaire qui libère tous les coureurs à 15h les mardis, mercredis et jeudis.
Le lundi : Récupération ou repos. On en profite pour faire le débriefing de leur course (pas de la course en général, mais bien de leur course !).
Le mardi : Les Juniors 2 vont rouler. Les cadets et J1, sauf certaines périodes de l’année, sont au repos.
Le mercredi : une sortie entre 2h30 et 4h de route, donc plutôt du foncier.
Le jeudi : Travail spécifique. On part avec l’ensemble du groupe et chacun, en fonction de son objectif, a un travail à faire.
Le vendredi : Ils rentrent chez eux.
Le samedi : une petite sortie avant la course du dimanche.
Et évidemment, ce n’est que l’entrainement. Il faut y ajouter le lycée (à 10mn du CREPS), les rendez-vous médicaux, kiné, préparation mentale, musculation etc.

 Radio Peloton : D’après toi, comment pourrait-on améliorer la filière haut-niveau en France ?

Stéphane Izoré : En France, nous avons mis un peu temps à comprendre que la pierre angulaire pour le sport de haut-niveau devait être l’entraineur. Les anglos-saxons l’ont compris il y a 30 ans. De la même façon, la préparation mentale entre dans les mœurs depuis 3 ans quand d’autres pays le font depuis bien plus longtemps.
Mais maintenant que c’est accepté, je pense que le système est bon, avec des moyens qui permettent aux sportifs d’exprimer leur potentiel.

Radio Peloton :Quels sont tes liens avec le CTR ? Avec le CIF ?

Stéphane Izoré : Le CTR est mis à disposition au Comité par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il a, entre autres, la responsabilité du développement du cyclisme francilien, des sélections, des formations et de l’équipe technique régionale dont je fais partie et j’ai donc des liens permanents et quotidiens avec lui ! S’il peut me consulter quand il le pense nécessaire, c’est lui qui prend les décisions.
Le CIF est mon employeur : c’est donc déjà un lien de salarié avec son employeur. Patrice Roy (Président du CIF, ndlr) est mon patron et c’est donc à lui que je dois rendre des comptes en priorité (même si j’en rends aussi et surtout au CTR, aux clubs, aux coureurs, aux parents…).

Radio Peloton: Quel est ton meilleur et ton pire souvenir en tant qu’entraineur du Pôle ?

Stéphane Izoré : Mon meilleur souvenir, c’est le sportif du Pôle qui a ramené le premier titre de Champion de France et une sélection au Championnat du Monde : Alexandre Billon.
Je me permets un deuxième à égalité : le titre de Champion de France à l’américaine de la paire Riebel/Millasseau : une équipe 100% pôle espoir !

*Le pire, l’arrêt sportif de Matthieu Legrand. C’était un potentiel extraordinaire qu’on a dû exclure du Pôle à cause de son comportement scolaire très moyen. Revenu chez lui, il a retrouvé un bon niveau scolaire, mais le vélo l’a un peu lâché. Je le regrette vraiment.

Radio Peloton :Pour finir, un mot sur le dopage. Tu penses comme beaucoup que les choses se sont améliorées ?

Stéphane Izoré : Je suis un fervent défenseur de la lutte contre le dopage avec l’idée que si un coureur triche une fois, il doit être exclu définitivement de « mon sport » qu’il a sali. Je pense la même chose pour les directeurs sportifs d’ailleurs.
J’ai malheureusement l’impression qu’après une bonne évolution (donc la baisse du dopage) depuis 1998, ça a tendance à revenir. Des cadets et des juniors se font choper. Et même des départementaux, ce qui est vraiment ridicule (pour les tricheurs).
Je suis encore plus en colère contre le dopage mécanique. Ca n’est vraiment pas bon pour notre sport et ça peut décourager des jeunes de se lancer dans l’aventure du cyclisme. Les tricheurs ont une lourde responsabilité dans la baisse du nombre de licenciés en cyclisme traditionnel : j’en suis convaincu. Et au global, c’est l’image de notre sport qui en pâtit.

 

* Cette rencontre s’est déroulée la veille du décès de l’ancien pensionnaire du Pôle, Mathieu Riebel. Un accident tragique qui rend nécessairement anecdotique « tout le reste ».

Profondément affecté par cette disparition, Stéphane Izoré tient à lui rendre hommage :

Le lendemain de notre entretien, nous avons appris le décès de Mathieu Riebel survenu après une chute au Tour de Nouvelle-Calédonie. Tu souhaites lui rendre hommage :

« Je considère tous les sportifs du Pôle, que j’appelle mes loulous, comme mes enfants par procuration. C’est donc avec un déchirement profond que j’ai appris son décès. Attentif, généreux, volontaire, talentueux, aucun mot n’est assez grand pour le définir et exprimer l’affection que j’ai pour lui. J’embrasse très fort Marc et Marylène, ses parents, et leur envoie tout le soutien possible dont ils ont besoin en cette période tragique, pour eux, mais aussi pour notre sport. »

 

 

Photos : AnneVal Cadet.

 

Propos recueillis par Christophe Dague.

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Les Boucles de la Juine, c’est dimanche 12 novembre !

Dimanche 12 novembre 2017, le COS Renault Lardy propose la 27e édition de sa randonnée VTT : les « Boucles de la Juine ».

INSCRIPTIONS
• sur place entre 7h30 et 9h30
• par internet entre le 01/10 et le 09/11 : www.rando-vtt-lardy-2017.ikinoa.com

La formule internet présente plusieurs avantages :
1. Un tarif d’inscription réduit de 2 € jusqu’au 31/10
2. Un coupe-file permettant de récupérer très rapidement la plaque de cintre
3. Un bon de réduction Alltricks de 5% à valoir sur tout le site
4. Les traces GPS diffusées le 11/11
5. Un lien vers les photos qui seront prises sur le parcours

TARIFS
– Inscrits internet jusqu’au 31/10 : 5 euros
– Inscrits internet à partir du 01/11 ou sur place : 7 euros
– Moins de 15 ans : GRATUIT
– Personnel Renault : GRATUIT (sur présentation du badge)

PARCOURS
Distance Dénivelé Heure de départ conseillée
17 km 300 m+ 9H – 9H30
30 km 600 m+ 8H30 – 9H
45 km 1000 m+ 8H – 8H30
55 km 1200 m+ 7H30 – 8H

ADRESSE
Centre Technique RENAULT
1 allée Cornuel
91510 LARDY

CONTACT
Philippe CHATOT – Tél : 06 75 76 49 28
philippe.chatot@renault.com

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Mathieu Riebel s’en est allé

C’est avec une immense tristesse et beaucoup de douleur que nous avons appris le décès de Mathieu Riebel, le 20 octobre dernier au cours de l’avant-dernière étape du Tour de Nouvelle-Calédonie. A 20 ans, le sociétaire1ère catégorie du VCA du Bourget (Seine-Saint-Denis) avait tout l’avenir devant lui. Coureur aussi bien talentueux sur route que sur piste, l’Essonnien formé à l’EC Montgeron-Vigneux était un exemple d’abnégation, d’humilité et de sympathie pour beaucoup de ses amis et de ses coéquipiers . Nos pensées vont naturellement à ses parents, Marc et Marylène, son frère et sa sœur, Maxime et Aurélie ainsi qu’à l’ensemble de sa famille et de ses proches. Le monde du vélo perd encore une fois l’un de ses plus beaux représentants.

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